2025 : année de bascule d’une décennie qui conditionne notre avenir
Le point de bascule désigne le seuil critique au-delà duquel un système, ici en particulier le système écologique, s’engage sur des changements qui deviennent de plus en plus difficilement contrôlables, voire irréversibles.
La décennie 2020 a été identifiée par l’ONU comme la « décennie d’action » pour tenter d’atteindre les objectifs de développement humains, et comme décennie décisive pour permettre d’engager le monde vers des scénarios climatiques respectant les accords internationaux, en particulier ceux de la Cop21 de Paris.
2025 marque donc le point de bascule de cette décennie d’action, après que 2024 est entrée dans l’histoire comme année la plus chaude jamais enregistrée selon l’Organisation Météorologique Mondiale.
Trois défis majeurs sont devant nous au seuil de cette seconde partie de décennie :
- Climat : parvenir à maintenir l’objectif de 1,5 degré C en vie, alors même que nous avons déjà consommé notre capital carbone. C’est la viabilité de régions entières du globe qui est en jeu, incluant des parties de l’Europe et de la France. Les négociations climats retrouveront le berceau de la convention internationale sur le Climat de 1992, lors de la COP30 au Brésil, qui devra traiter des derniers espoirs d’atténuation. En France, la survie de la « Planification écologique » est conditionnée aux suites de la crise politique et démocratique majeure dans laquelle notre pays s’enfonce.
- Biodiversité : alors que les rapports se multiplient actant de l’effondrement de tous les domaines de la biodiversité, en particulier du fait des pratiques agricoles industrielles, la COP16 reprend ses travaux en février symboliquement à Rome au siège de la FAO (organisation de l’ONU en charge de l’agriculture et de l’alimentation), après l’échec de la réunion de Cali en novembre. En France, la situation est suspendue aux choix politiques en matière d’agriculture et de financement, et au réveil de ministères qui n’ont pas encore compris l’importance de la biodiversité dans l’équilibre écologique global, incluant la santé humaine.
- Pollutions et déchets : l’épidémie mondiale de pollution plastique se poursuit, sans que les États aient parvenus à s’extraire des intérêts économiques industriels pour faire les choix qui s’imposent à Busan en Corée du Sud en novembre 2024. La lutte contre la pollution plastique (en particulier du milieu marin) et la consommation de ces produits polluant en pleine ébriété reste un sujet entier, tout comme le sont les autres sources de pollutions des sols ou de l’eau, en particulier agricoles et industrielles, qui refusent toujours de questionner les choix productifs nationaux au regard des limites planétaires.
Face à ces défis, l’effondrement des capacités politiques de la France s’accentue et les idées illibérales progressent et ralentissent toujours plus la construction d’un monde vivable dans les limites planétaires.
Il revient donc plus que jamais à la société civile citoyenne de se mobiliser pour prendre en charge les causes environnementales et sociales, la défense des droits sociaux et des droits humains. C’est dans ces causes que s’engagent toujours plus d’associations de citoyennes et de citoyens acteurs et actrices de leur environnement humain et naturel. C’est dans ces causes que s’engagent au sein du mouvement France Nature Environnement plus d’un million de personnes dans des milliers d’associations partout en France. Mouvement qui grossit malgré les atteintes répétées aux libertés associatives, malgré la dégradation du débat démocratique, malgré les réductions financières.
Pour nous, 2025 sera plus encore que jamais ce que nous en ferons. Nous vous souhaitons de rejoindre notre engagement continu collectif et humaniste, sur le terrain, au plus près des autres et en particulier des plus vulnérables, au plus près de la nature et des êtres vivants autres qu’humains.
Bonne année 2025 militante dans le mouvement France Nature Environnement !