Agriculture

Légumes, viande, huile, céréales… les sols garnissent généreusement nos assiettes. Les plantes y prennent racine et s’y fournissent en minéraux… et les animaux se nourrissent de ces plantes. Les sols sont à la base de la chaine alimentaire.

• Ainsi, en poids, 95 % de notre alimentation dépend directement ou indirectement des sols
• En calorie, le pourcentage passe à 99,7% de notre alimentation qui est liée au sol. (source : FAO)

Et la santé de ce sol s’avère déterminante pour la qualité de notre alimentation. Vos petites papilles trouvent ici une excellente raison de protéger cette terre nourricière.

Lorsque l’eau de pluie s’infiltre dans le sol, elle est filtrée durant son voyage par les différentes couches de terre, de sable et de roche.

• Les micro-organismes s’attaquent aux bactéries et virus de l’eau jusqu’à changer sa composition chimique et biologique, et la purifier.
• Le sol limite ainsi le transfert des polluants entre les eaux de surface et les eaux souterraines. Il en résulte de l’eau souterraine propre, qui peut être employée comme de l’eau potable.
• En bonus, l’eau a puisé dans ce parcours dans le sol des minéraux bon pour notre organisme.

L’argument coule donc de source : il est nécessaire de protéger les sols pour profiter de ses bienfaits sur l’eau et garder une eau potable.

Si fruits et légumes prennent racines dans le sol, il en est de même pour le coton, le lin, le chanvre et autres fibres naturelles. Ces plantes tirent directement leurs nutriments des sols, tandis que les vers à soie ne se développeraient pas sans les feuilles de murier, ni les animaux à laine sans les plantes dont ils s’alimentent.

Sans sol, pas de fibre naturelle donc, et sans ces fibres, une grande partie de nos vêtements seraient portés disparus. Ne pas se retrouver nus comme des vers, une raison de plus pour protéger les sols.

• En découvrir plus sur l’impact de mes textiles dans notre dossier

Outre le nombre impressionnant d’animaux qui vivent dans la terre, c’est leur diversité qui est remarquable : les plus familiers sont la taupe, la fourmi ou encore le ver de terre.

• Les sols abritent aussi de petits mammifères moins connus, mais pas pour autant moins captivants à l’image des campagnols ou des musaraignes.
• Les termites creusent des galeries dans le sol et l’aèrent, les acariens dégradent des végétaux en décomposition.
• Ils côtoient des nématodes, à l’allure de vers de terre microscopiques, des collemboles, très petits invertébrés ou encore pléthore de champignons et de bactéries…

Sous nos pieds, c’est tout un écosystème qui fourmille. Et si on connait aujourd’hui 80 % des espèces d’invertébrés du sol, on estime avoir identifié seulement 4 % des acariens et 1 % des bactéries et champignons… Une terre foisonnante qui mérite amplement d’être préservée. (source CNRS)

Ingénieur des sols, artisans agricoles, génie de la médecine ou encore croque-mort de la biodiversité, qui sont ces invisibles mais fabuleuses espèces ? Pour découvrir les portraits de dix de ces travailleurs de l’ombre, groupes d’espèces aux mœurs ou capacités particulières, voir l’article :  Biodiversité des sols : tout un monde sous nos pieds

En 1945, Alexander Flemming remporte le Prix Nobel de Médecine grâce à sa découverte du premier antibiotique, la pénicilline. C’est grâce à la vie des sols, que les substances pénicillines anti bactériennes se sont naturellement développées à partir de champignons microscopiques de la terre.

Plus récemment, alors que la découverte de nouveaux antibiotiques se fait de plus en plus rare, c’est dans les sols que des chercheurs ont découvert les malacidines, une nouvelle catégorie d’antibiotiques qui pourrait permettre de lutter contre l’antibiorésistance.

Cette grande diversité des espèces fait de la terre une incroyable réserve de médicaments. À l’heure actuelle, plus de 80 % des antibiotiques que nous utilisons sont issus de champignons et bactéries découvertes dans le sol.

Et avec seulement 1 % des micro-organismes du sol identifiés, le champ des découvertes scientifiques est encore vaste… à condition d’agir pour le protéger !

Sécheresses, inondations… Avec le dérèglement climatique, l’humanité est de plus en plus souvent exposée à ces évènements extrêmes, qui risquent de s’intensifier.

Un sol sain prépare les territoires à être plus résilients, en jouant le rôle d’éponge :

• En période de pluie, le sol absorbe l’eau, ce qui ralentit son déversement et atténue la violence des inondations.
• En période de sécheresse, un sol sain et bien aéré a pu stocker cette eau et permet alors de mieux supporter les évènements arides.

De plus, ces sols stockent le carbone responsable de ces dérèglements. En effet, en décomposant la matière organique, un sol sain capture le carbone des végétaux. A contrario, un sol dégradé relâche très rapidement ce carbone qu’il stocke depuis des années.

Ainsi, lorsqu’il n’est pas perturbé, le sol stocke plus qu’il n’émet de Carbone. On estime aujourd’hui le stock mondial de carbone dans les sols entre 1500 et 2400 milliards de tonnes de Carbone organique. Soit le double du stock de carbone dans l’atmosphère. Les sols sont donc un allié de poids dans la lutte contre les changements climatiques.

Un champ de fleurs sauvages, un paysage de collines, un jardin, un bourgeon frémissant… toutes ces choses que nous offre la terre…

On regarde plus rarement dans le détail les merveilles que les petites bêtes des sols sont capables de faire. Contemplons les transformer la matière : c’est grâce à elles que la nature est si belle, c’est grâce à elles que nous sommes là 😊