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Allemagne : quand le loup ne fait plus peur

Publié le 23 avril 2013

Cela fait treize ans que le loup a fait son retour dans le Lausitz, une région située à l’est de l’Allemagne à cheval avec la Pologne. À force d’information vers les habitants, le loup ne fait plus peur et est même devenu un outil de marketing touristique.

Dans cette région, le dernier loup avait été abattu en 1904. C’est en 1996, qu’un loup a été à nouveau observé dans cette région du sud du Brandebourg. Dans un paysage de dunes mêlant landes de bruyères, forêts de pins et étangs, petit à petit le loup s’est installé peu gêné par les entraînements militaires et les détonations pour l’extraction de la lignite. La présence abondante de proies sauvages, cerfs et sangliers, ont contribué à son expansion

géographique et numérique.



La première reproduction dans cette région a été notée en 2000. Au début de l’année 2013, cette région compte 13 meutes



Un retour accompagné par les autorités

Comme partout ailleurs, le retour du prédateur a réveillé d’anciennes peurs, d’autant plus présentes que le Lausitz est le berceau des frères Grimm et de leur célèbre Petit Chaperon rouge. Même si le loup se fait particulièrement discret, certains loups se sont établis à proximité de villages et les crottes laissées attestent de sa présence nocturne, ce qui ne rassure pas certains habitants.



Aussi, en 2004, le ministère de l’Environnement de Saxe et les autorités du Lausitz ont créé le Bureau Loup pour la région du Lausitz. Cet établissement, outre le suivi des meutes, est chargé d’un vaste programme d’information des habitants. Plus d’une centaine de soirées ont été proposées aux habitants afin de les informer sur la biologie et les mœurs du loup.



C’est dans la commune de Rietschen, située à la frontière polonaise, que le loup est installé depuis le plus longtemps. Là-bas, le loup fait partie du paysage et la petite ville est devenue la ville du loup. Des sorties à pied ou à vélo sont même proposées aux touristes pour suivre la piste des loups.



Tout n’est pas gagné

Même si à présent le loup est devenu le support d’une économie locale, tout n’est pas rose. Le braconnage sévit encore. Trois loups ont été tués dans la région depuis 2000.



La prédation du loup sur le cheptel domestique attise la colère des éleveurs. Une cinquantaine de moutons et de chèvres a été tuée par le loup en 2012 dans l’ensemble de la région. Pour l’essentiel, ces attaques ont portées sur des troupeaux peu ou pas protégés. Grâce à l’implication d’un éleveur qui avait subi la perte de 33 bêtes en 2002, la colère de certains éleveurs est retombée. Cet éleveur leur fait profiter de son expérience sur les méthodes de protection et les dispositifs d’aide disponibles pour l’installation de clôtures électriques.



Du côté des chasseurs, l’opposition à la présence du loup reste vive. Le loup est ressenti comme un concurrent en raison de sa prédation sur le gibier.



Même si la situation n’est pas idyllique, il y aurait sans doute des éléments à reprendre pour améliorer chez nous la cohabitation avec le loup.





Plus d’information sur le site en allemand de Wolfsregion»>http://www.wolfsregion-lausitz.de/»>Wolfsregion Lausitz

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