Feux de forêt en Russie : les conséquences du désengagement de l’Etat pour le maintien de la forêt
Depuis le 3 août dernier, des feux de forêt meurtriers liés à une canicule sans précédent se sont propagés sur plusieurs centaines de milliers d’hectares entre la Russie Occidentale et Centrale. Réaction de FNE.
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Une perte importante de biodiversité et de carbone stocké depuis des siècles
Les forêts russes représentent 800 millions d’hectares, soit 22% de la surface forestière mondiale et 23 % du volume de bois sur pied. Elles représentent également plus de la moitié des bois résineux de la terre.
De plus, la Russie abrite une partie des dernières forêts anciennes qui représentent les plus grands réservoirs de biodiversité et de carbone. Elle abrite également des tourbières qui sont l’écosystème terrestre stockant le plus de carbone au niveau mondial.
Des écosystèmes fragilisés par l’absence de surveillance de l’Etat
Avec la décentralisation de la gestion forestière qui ne s’est pas accompagnée de moyens financiers pour permettre une gestion et une protection des forêts et la suppression de 75 000 postes de gardes forestiers, c’est une forêt fragilisée qui est laissée aux aléas du climat.
De plus, ce manque de contrôle de l’état aboutit à un taux (estimé) d’exportation de bois illégal de 20% sur les exportations globales de la Russie vers les marchés mondiaux dont une bonne partie part vers l’Europe.
La Russie compte 15,5 millions d’hectares de forêt certifiée FSC, ainsi qu’une concession certifiée PEFC. C’est ainsi que l’on s’aperçoit de la limite d’une gestion laissée à la seule l’exploitation commerciale privée, sans politique nationale de maintien des stocks forestiers. Les systèmes privés de certification forestière ne doivent pas justifier un désengagement des Etats.
La sècheresse intense et des forêts non surveillées ont donc abouti à des incendies d’une telle intensité.
Pour FNE, la décentralisation de la gestion forestière doit faire l’objet d’une harmonisation entre le pouvoir centrale et une gouvernance locale concertée et transparente. Elle doit être accompagnée de moyens financiers à la hauteur des enjeux.
Selon le GIEC (rapport de 2007), de tels épisodes de sécheresse pourraient se multiplier à cause du dérèglement climatique.
Pour FNE, cet épisode, parmi tant d’autres cet été, doit servir de leçon pour les pays négociateurs à la Convention Cadre sur les Changements Climatiques, en vue de la prochaine grande rencontre de novembre à Cancun».