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La Suisse se donne les moyens d'une meilleure protection des troupeaux

Publié le 19 novembre 2013

La Suisse vient de doubler le budget consacré à la protection des troupeaux face aux grands prédateurs et donne une base juridique à cette protection.

Plus de moyens financiers

Dans le cadre de la révision de l’ordonnance sur la chasse, la Suisse vient de doubler le budget alloué à la protection des troupeaux face aux grands prédateurs, passant de 1,5 million de francs suisses à 3 millions (environ 2,5 millions d’euros) d’ici 2015.



La Confédération prendra en charge 80 % des coûts des dégâts causés par les lynx, environ 160 individus présents sur le territoire suisse, les loups, entre 20 et 25 spécimens, les quelques ours bruns isolés et les chacals dorés dont un individu a été récemment observé.



Plus de chiens de protection

Actuellement, 200 chiens de protection sont présents dans les troupeaux. Estimant que la seule protection efficace contre les prédateurs est le chien de protection, leur nombre devrait augmenter annuellement d’une quarantaine lors des prochaines années. Pour encourager leur acquisition par les éleveurs, la Suisse contribuera à l’entretien des chiens en versant 1 200 francs suisses, soit un peu moins de 1 000 euros, à l’éleveur. Le versement des subventions est lié au respect de conditions strictes par les éleveurs. Des subventions complémentaires pourront être versées aux éleveurs qui participent activement au programme de protection des troupeaux via l’ordonnance de la politique agricole 2014-2017.



Les expérimentations de protection des troupeaux par des lamas et des ânes n’ayant pas démontré de réelles efficacités, ces moyens de protection sont abandonnés. Des aides seront versées pour permettre l’amélioration des clôtures électriques existantes, notamment pour protéger les ruches, et les modifications aux enclos pour les ovins et les caprins. Toutefois, la généralisation des clôtures électriques n’est pas prévue, l’office de l’environnement estimant que les zones d’estivage sont trop vastes et les troupeaux sont habitués à paître librement. 



De même, si les expérimentations ont démontré que la présence de deux bergers par troupeaux permet d’assurer une très bonne protection contre les prédateurs, une telle mesure n’est pas finançable. Aussi, la Suisse mise sur la généralisation des chiens de protection.



Plus de sécurité juridique

Autre avancée de cette ordonnance sur la chasse, c’est qu’elle donne une base juridique à la protection des troupeaux.



L’Association suisse Pro Natura est satisfaite de ces nouvelles dispositions qui entreront en vigueur le 1er janvier 2014. Elle estime qu’une » protection des troupeaux soutenue légalement et financièrement forme la base pour un élevage ovin durable en Suisse «.



Vers des tirs de régulation du loup

À plusieurs reprises, la Suisse a cherché à assouplir la protection du loup en Suisse en le déclassant de l’annexe II de la Convention de Berne vers l’annexe II. En vain, le Comité permanent a estimé qu’il n’était pas nécessaire de déclasser le loup pour pouvoir intervenir sur l’espèce en cas de dommages importants aux troupeaux. Aussi, les autorités suisses étudient actuellement un dispositif de tir de régulation du loup sur la base de quotas à l’instar de ce qui est fait en France. La compétence de ces tirs serait déléguée aux cantons sur la base de plans de gestion. Ce dispositif doit être présenté au début de l’année 2014.

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