Les communautés locales au cœur des décisions pour les forêts tropicales

Le Bassin du Congo est le deuxième plus grand bloc forestier du monde. Il abrite 160 millions d’hectares de forêts tropicales humides et s’étend sur le Cameroun, le Gabon, la République Centreafricaine, la République du Congo et la république démocratique du Congo (RDC). La RDC abrite plus de la moitié de cet ensemble forestier. L’exploitation de bois illégal, la conversion des terres forestières et la faiblesse des contrôles forestiers, induisent une forte pression sur les ressources forestières entraînant une déforestation et une dégradation importante des forêts. Ces phénomènes mettent en péril les modes de vie des populations locales et autochtones qui dépendent directement des forêts pour leur survie. L’association CEDEN (Cercle de Défense pour l’Environnement) basée à Kinshasa (RDC) milite pour la prise en compte des droits des populations autochtones et locales dans la mise en place des politiques forestière en RDC. C’est pour cela que FNE souhaite mettre en avant le travail de l’association CEDEN, correspondante de la fédération, dans le cadre de l’année des forêts, pour ce mois de juin.

Une nécessaire prise en compte des communautés locales dans les politiques forestières



Face à la menace sur les forêts tropicales de la RDC, le gouvernement a décidé de s’engager dans deux grands processus internationaux: la mise en place du mécanisme international de lutte contre la Déforestation et la Dégradation forestière (REDD) et la lutte contre le commerce illégal de bois aboutissant à la signature entre la RDC et l’Union Européenne d’un accord de partenariat volontaire dans le cadre du processus FLEGT(1) (prévu pour juin 2013).

Pour Matthieu Yela Bonketo Coordinateur du CEDEN « il est essentiel que les communautés locales, vivant, dans ou à proximité des forêts, soient consultées à chaque étape des différents processus qui se mettent en place en RDC en terme de politiques forestières ; qu’il s’agisse de REDD ou de FLEGT». Il ajoute, « dans le cadre de la mise en place du mécanisme REDD la légitimité des communautés locales à obtenir des fonds pour la préservation de leur forêt devra être reconnue. »

L’association CEDEN travaille avec les communautés locales des différentes provinces de la RDC afin de prendre en compte leurs attentes vis-à-vis des mécanismes FLEGT et REDD.

De retour de sa réunion tenue du 26 au 28 juin, avec les communautés locales de la province de l’Equateur (en RDC), le coordinateur Matthieu Yela Bonketo explique que « les standards internationaux mesurant la quantité de Carbone stocké par les forêts tropicales, dans le cadre de la mise en place de REDD, doivent être adaptés aux contextes et réalités de chaque pays tropicaux, afin de mesurer la réelle quantité de Carbone stocké dans les forêts de la RDC. » « Ceci est extrêmement important pour une éventuelle rémunération des efforts des communautés locales pour la réduction de la déforestation et la dégradation de leurs forêts. » Ajoute-il.



Responsabilités partagées



La mise en place de tels mécanismes ne doit pas être découplée d’une réflexion notamment de l’Union Européenne sur ses modes de consommation qui induisent la dégradation des forêts dans le Bassin du Congo.

Pour FNE, le bois local doit être priorisé dans les choix des consommateurs Européens lorsqu’ils achètent des produits dérivés de bois.





(1):FLEGT : Forest Law Enforcement, Governance and Trade, soit le plan d’action de l’Union Européenne lancé en 2013, pour lutter contre le commerce de bois illégal et les importations de bois illégal en Europe.





Contacts : Matthieu Yela Bonketo, coordinateur du CEDEN : fvt_coord@yahoo.fr

Eglantine Goux, chargée de mission forêt internationale à FNE : eglantine.goux@fne.asso.fr