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Les grands carnivores reprennent du poil de la bête

Publié le 26 janvier 2015

Encore au bord de l’extinction il y a quelques années, le dernier recensement à l’échelle du continent européen montre que les grands prédateurs reprennent du poil de la bête. Une nouvelle qui fait du bien mais qui présage encore de belles difficultés.

Sans retrouver des densités et des effectifs mirobolants, les populations de grands carnivores, ours, loup, lynx et glouton sont aujourd’hui considérées comme » stables ou en augmentation » selon un recensement réalisé à l’échelle du continent européen (Ukraine, Russie et Biélorussie exclues) avec des données arrêtées en 2011.



Ce regain est lié essentiellement à la mise en place de mesures de protection réglementaires, et dans le cas du loup, son adaptabilité et son opportunisme ont également joué.



Ces chiffres globaux dissimulent toutefois des situations contrastées. Aucun des grands prédateurs n’est installé en Belgique, Danemark, Luxembourg et Pays-Bas par exemple et comme l’a mis en évidence l’étude du Muséum national d’Histoire naturelle, la situation de l’ours dans les Pyrénées françaises est très critique si aucun renforcement n’est envisagé. Même constat pour le Lynx en France, où si les noyaux jurassien et alpin demeurent dynamiques, l’espèce est devenue quasi-absente dans le massif vosgien en raison d’actes de braconnage sur les individus ayant fait l’objet du programme de renforcement dans les années 80.



La clé d’un véritable retour des grands prédateurs réside à présent dans la volonté politique d’organiser la coexistence entre les activités humaines et les grands carnivores. Un pari loin d’être gagné quant on voit que les moindre pressions de la part du monde agricole font tanguer le respect des engagements internationaux. La France est une bonne illustration.



Il s’agit également de raisonner de manière transfrontalière dans la gestion de ces espèces, ce que bien des États ont encore du mal à faire.



Enfin, ceci implique également de restaurer les continuités écologiques pour ces espèces aux vastes domaines vitaux. Les collisions lors de franchissements d’infrastructures de transport constituent la première cause de mortalité des grands prédateurs.

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