Les oiseaux face aux changements climatiques

Un récent article paru dans la revue Forêt Wallonne (N°100-Mai/Juin 2009) met en évidence le lien entre la modification des aires de distribution et des habitudes des oiseaux européens et les changements climatiques observés durant les 30 dernières années.

L’auteur rappelle que parmi les 9000 espèces d’oiseaux du globe, 5000 sont sur le déclin et plus de 1000 sont menacées d’extinction. En France, 73 espèces d’oiseaux sur 277 sont considérées comme menacées. Il apparait que les oiseaux les plus spécialisés (nombreuses espèces forestières) sont ceux dont les populations s’effondrent le plus au profit d’espèces plus opportunistes.

Les raisons sont encore mal cernées car les aires de répartition des espèces sont en continuelles évolution (modifications de l’habitat, disponibilité ou disparition de source de nourriture, conditions climatiques sur les lieux d’hivernage…). Depuis 30 ans on note une certaine tendance à la sédentarisation, avec des migrations plus courtes ou absentes et une remontée des aires de distribution vers le nord. Mais il suffit d’hivers rigoureux pour que ces incursions s’annulent (exemple de la Fauvette pitchou et de la Cisticole des joncs en 1986-87-88). Néanmoins ces espèces progressent toujours  : la Cisticole est aujourd’hui aux portes de l’Ile-de-France.



Pour FNE, si une partie de ces modifications dans le comportement des oiseaux est bien liée aux changements climatiques, la principale menace pesant sur les espèces forestières spécialisées vient des nouvelles pratiques sylvicoles telles que l’élimination quasi-systématique du sous-bois, la simplification des peuplements, le raccourcissement des cycles sylvicoles, l’homogénéisation des territoires ou encore l’implantation d’essences exotiques. Pour FNE c’est l’occasion de rappeler l’urgence de protéger mieux la biodiversité forestière face aux nouvelles pratiques (mécanisation), aux nouveaux usages (bois énergie) et à une augmentation de la récolte de bois. Cela passe par la recherche, dans la concertation, de meilleurs équilibres au sein de territoires identifiés et par une gestion forestière privilégiant le mélange des essences et des classes d’âges (parcelle, massif, territoire), la limitation des travaux en plein et la création dans tous types de forêts d’un réseau dense d’îlots de sénescence et d’aires protégées.