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Les pistes pour le nouveau plan d'actions pour le loup 2013/2017

Publié le 11 février 2013

Les pistes retenues pour le plan d’actions pour le loup pour la période 2013/2017 ont été présentées le 5 février 2013 lors de la réunion du Groupe National Loup. S’il s’inscrit dans la continuité des plans précédents, certaines mesures sont inquiétantes. Analyse de FNE.

Pour l’heure, le plan national d’actions loup pour la période 2013/2017 n’est pas encore complètement finalisé et c’est aussi dans l’écriture finale du plan que pourront se nicher ou être évitées des dispositions négatives pour l’avenir du loup en France.



Pas de révolution, mais des évolutions

Le projet de plan d’actions tel que présenté le 5 février 2013 lors de la réunion du Groupe National Loup s’inscrit dans le prolongement des autres plans. Ceci signifie plusieurs choses :


  • beaucoup de points ne sont pas réglés sur le fond, tant ce dossier mêle la question du pastoralisme avec celle de la cohabitation avec le loup ;

  • le pire a été évité (les propositions présentées par les inspecteurs généraux du Conseil Général de l’Écologie et du Développement Durable n’ont pas été retenues) et une graduation plus forte est mise en place avant les tirs de prélèvements.


Le projet rappelle utilement que le loup est une espèce strictement protégée par la législation communautaire et la réglementation nationale. Toutes les interventions sur le loup doivent respecter les trois dispositions obligatoires : ne pas porter atteinte à l’état de conservation de l’espèce, les dommages aux troupeaux doivent être importants et récurrents, et l’État doit s’assurer qu’il n’y a pas d’autres solutions satisfaisantes que celle d’intervenir sur l’individu.



Des mesures classées selon 4 priorités d’actions



  • Priorité 1 : assurer un suivi biologique plus réactif qui se traduit par une accélération des analyses génétiques collectées lors des prospections hivernales afin de disposer dès le mois de juin d’une estimation de la population de loups de l’année précédente. Les prospections hivernales seront poursuivies selon un dispositif allégé et serviront à caractériser une tendance d’évolution des effectifs

  • Priorité 2 : une protection des troupeaux contre la prédation qui reste primordiale. La protection des troupeaux sera mieux adaptée au contexte de l’exploitation ce qui implique des études de vulnérabilité à l’échelle de l’exploitation. L’aide à la mise en place des mesures de protection sera simplifiée.

  • Priorité 3 : un dispositif d’indemnisation des dommages affiné et plus transparent.

  • Priorité 4 : un nouveau protocole d’intervention proportionné aux enjeux. Le seuil de prélèvement maximal sera calculé selon une méthode basé sur le taux de croissance résiduelle. Ce taux permettra de garantir une augmentation du nombre de loups tout en permettant d’augmenter le nombre possible de prélèvements. Pour tous les troupeaux en Zone de Présence Permanente et protégés, et les troupeaux dont le caractère non protégeable sera avérée, les éleveurs bénéficieront systématiquement d’un tir de défense avec une arme à canon lisse qui ne permet pas en principe de tuer un loup. Une plus grande gradation est prévue avant d’autoriser tir de prélèvement. La lutte contre le braconnage sera renforcée.


Éduquer le loup : une idée dangereuse

Toutefois, notre attention porte sur une proposition qui a été annoncée par la ministre de l’Écologie au moment du point presse suivant le Groupe National Loup et qui n’avait jamais été évoquée devant lui, ni au sein d’un groupe de travail : l’expérimentation de captures de loups qui seraient dressés puis une fois éduqués, seraient relâchés dans la nature, de surcroît équipés de collier émetteurs. L’idée est de les dissuader de revenir là où ils ont été capturés. Les » mauvais loups » ainsi éduqués sauraient ainsi quel est leur territoire et quel est celui de l’homme.



Notre fédération ne souscrit pas à cette proposition. Au-delà des difficultés techniques et des moyens humains et financiers à déployer notamment pour la capture de loups, faire croire que l’on puisse guider-gérer-maîtriser une espèce sauvage est une idée qu’il faut combattre.



D’une part si le prédateur intègre bien sûr les signaux envoyés (fil électrique, chien, présence humaine, détonation, etc), son adaptabilité dans le temps et les circonstances changeantes d’une vallée à l’autre et d’une saison à l’autre n’enlèvent pas son caractère fondamentalement opportuniste.



D’autre part parce que cette idée sous-entend que le sauvage peut être éduqué et plutôt que d’apprendre à cohabiter, on va le dominer. Cohabiter veut dire vivre avec, mais aussi se confronter et c’est là le pari que l’homme doit relever pour préserver la biodiversité.



Calendrier

Le projet de plan national d’action loup devrait être soumis à une consultation publique au courant du mois de mars et soumis à l’avis du Conseil National de Protection de la Nature lors de la séance de la commission faune du mois d’avril. Il devrait entrer en application au printemps 2013.


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