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Biodiversité

Nagoya, 20 octobre : une journée laborieuse marquée par la présentation du rapport Sukhdev

Publié le 26 octobre 2010

La dixième Conférence des Parties (COP 10) à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) est entrée en ce mercredi 20 octobre dans sa phase de négociations et de préparation des décisions à soumettre à la plénière du vendredi 22 octobre. Les discussions ont donc été conduites en groupes de travail, groupes de contacts et groupes informels.

Le Groupe de travail I a ainsi examiné les projets de décisions sur l’utilisation durable des ressources, notamment en agriculture et en sylviculture, le changement climatique et les terres arides et subhumides (1). Il a également étudié le texte porté entre autres par l’Union européenne sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux.



Le Groupe de travail II s’est surtout concentré sur la coopération scientifique et technique et le Mécanisme d’échange (ME), ainsi que sur l’engagement des parties prenantes.



Le comité consultatif informel sur l’APA a été secoué par des rumeurs laissant entendre que certains délégués n’avaient pas plein mandat pour finaliser le protocole APA. Néanmoins, les différents groupes restreints sur les connaissances traditionnelles, le respect des obligations, les situations d’urgence et la relation avec d’autres accords ont réussi à avancer sur plusieurs questions difficiles, démentant semble-t-il ces rumeurs.



Notons enfin plusieurs discussions informelles durant la journée et la nuit, sur la biodiversité marine et côtière, les questions financières et la géo-ingénierie.



Mais cette journée a surtout été marquée par la présentation en marge de la COP 10 (en «side-event» comme disent les initiés), de la version finale de l’étude sur l’Économie des écosystèmes et de la biodiversité (TEEB). Commandée en mars 2007 par le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement à l’économiste indien Pavan Sukhdev, cette étude évalue la valeur économique des services rendus par la biodiversité et les coûts liés à la perte de la biodiversité au niveau mondial.



Au-delà, le rapport formule dix recommandations permettant d’intégrer les services rendus par la biodiversité dans les processus de décision, afin d’endiguer la perte de biodiversité et de faire les bons choix d’investissement à long terme.



«L’approche TEEB peut réinitialiser la boussole de l’économie et ouvrir une nouvelle ère dans laquelle la valeur des services de la nature est rendue visible et devient une composante explicite du processus de décision dans le monde politique comme dans le monde des affaires», a expliqué Pavan Sukhdev.



La fédération partage ce point de vue. Cette approche économique, même si elle est complexe et controversée, est en effet de nature à rendre plus concrets pour un certain nombre de dirigeants politiques et économiques, les enjeux liés à la préservation de la biodiversité. Il nous faudra cependant rester vigilants afin d’éviter que les mécanismes financiers classiques s’emparent de cette approche pour monnayer les services écosystémiques.



Un autre événement parallèle, organisé par l’UICN international, a insisté sur le rôle de la communication et de la sensibilisation pour la réussite. Frits Hesselink, Président de la Communication Education et Communication de l’UICN a expliqué que la communication doit être intégrée en amont des décisions et en ce sens, les acteurs de la communication  peuvent et doivent aider à façonner le débat et faire de la  politique accessible. Il a souligné qu’il est temps aux scientifiques de faire confiance aux  experts en communication pour traduire des messages adaptés pour  l’ensemble de la communauté. Lors de cet événement, la campagne française grand public «La biodiversité c’est ma nature» a été présentée par Florence Clap du Comité français au nom des six structures (dont FNE) à l’origine de cette campagne.



(1) Dans ce cadre, l’Union européenne prône avec d’autres Parties, l’élaboration d’activités conjointes, voire d’un programme de travail conjoint, entre la Convention sur la diversité biologique (CDB), la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), toutes trois adoptées à Rion en 1992.

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