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Biodiversité

Nagoya, 27 octobre : les doutes demeurent au démarrage du segment ministériel

Publié le 28 octobre 2010

La dixième Conférence des Parties (COP 10) de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) entre dans sa phase finale avec le démarrage du segment ministériel ce 27 octobre : des ministres de l’environnement et autres représentants de haut niveau de plus de 120 pays vont tenter de finaliser les négociations commencées il y a dix jours.

Le segment ministériel a débuté par une réunion plénière où les différents intervenants (dont Ryu Matsumoto, ministre de l’environnement du Japon et Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU) ont espéré que la présence des négociateurs de haut niveau permettra de trouver un accord sur l’APA (Accès aux ressources et Partage des Avantages), d’adopter un plan stratégique et de mettre en place au plus tôt la Plate-forme scientifique intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IpBes). Le prince Albert II de Monaco a pour sa part, appelé à une «rupture profonde (…) forcément difficile». Aussi, pour rassurer Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif de la CDB, qui a imploré les parties à parvenir à un accord sur le protocole APA, le premier ministre japonais Naoto Kan a annoncé que son pays fournira 2 milliards de dollars en trois ans pour aider les pays en développement à combattre la perte de biodiversité.



«C’est une très bonne nouvelle, car il est clair que la question du financement est une question clef dans la négociation», s’est réjouie la secrétaire d’État à l’Écologie, Chantal Jouanno. La Grande Bretagne s’est engagée pour sa part à contribuer à la conservation des forêts à hauteur de 100 millions de livres. L’Union européenne a rappelé qu’elle consacrait déjà un milliard d’euros par an à la biodiversité des pays en développement, sachant que l’Allemagne avait également annoncé une aide de 500 millions d’euros sur deux ans et la Belgique le déblocage de 10 millions d’euros pour le programme REDD+.



Au-delà du financement, qui mériterait également d’explorer des mécanismes financiers innovants, les Parties ont à nouveau insisté sur l’importantce du protocole APA. Sur ce point, les réunions bilatérales ont permis de faire avancer la rédaction de certains articles, notamment celui relatif à l’approbation et l’implication des communautés autochtones et locales pour l’accès à leurs ressources génétiques. La situation reste en revanche «sérieuse», mais avec des «chances» d’aboutir, pour les articles sur le respect des obligations, les savoirs traditionnels publiquement disponibles, et l’utilisation des produits dérivés. Avec des chances d’aboutir car certains délégués sont pressés d’en finir. Mais dans ce cas, quelle sera la portée du texte de compromis adopté ?



Le Groupe de travail I a de son côté procédé à l’examen de nouveaux projets de décisions. Il a notamment adopté la décision relative à l’Initiative taxonomique mondiale (certains points demeurant en crochet seront levés avec l’adoption du protocole APA), aux incitations (favorables et défavorables) à la préservation de la biodiversité, et à la biodiversité agricole.



Dans les travaux du Groupe de travail II, FNE a particulièrement surveillé la question du plan stratégique pour la période 2011-2020. Si l’Union européenne et plusieurs Parties ont soutenu l’objectif de stopper d’ici 2020 l’érosion de la biodiversité, d’autres pays comme le Canada et le Brésil souhaitent un cadre plus souple. Un compromis a toutefois été trouvé sur les quatre premiers objectifs du plan, consacrés au traitement des causes profondes de l’érosion de biodiversité par l’intégration de la biodiversité dans les autres politiques. Les discussions vont se poursuivre sur les objectifs en termes de réduction de l’érosion et d’extension des aires protégées. La ministre brésilienne de l’environnement, Izabella Teixeira, a redit ses attentes, son réelle optimisme, mais aussi ses craintes sur le manque d’engagement de la communauté internationale dans ces domaines, d’autant que les désaccords sur le financement du plan stratégique ont bloqué les négociations une partie de la journée.



Les évènements parallèles étaient une nouvelle fois nombreux et de grande qualité, en ce mercredi 27 octobre. Nous relèverons notamment la présentation du livret et des fiches sur la «biodiversité»>http://www.iepf.org/ressources/ressources-pub-desc.php?id=377»>biodivers… dans le monde francophone», préparés par l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Institut de l’Énergie et de l’Environnement de la Francophonie et l’UICN.



Par ailleurs, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a présenté son rapport «Zones protégées pour le XXIe siècle» qui montre que la protection des milieux demande parfois des investissements initiaux importants mais que les retours à long terme sont bien plus grands en termes d’atténuation de la pauvreté, d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques et de maintien des services essentiels que rendent les écosystèmes.

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