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Nagoya, 28 octobre : le spectre de Copenhague plane
À une journée de la fin de la dixième Conférence des Parties (COP 10) à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la crainte d’un échec reste forte parmi les délégués. Et ce, malgré la volonté affichée et revendiquée de la plupart des pays d’aboutir à des décisions satisfaisantes.
Le segment ministériel travaille d’arrache pied pour trouver le compromis nécessaire à l’adoption du protocole APA (Accès aux ressources et Partage des Avantages). Car tous redoutent que cette COP 10, comme cela a été le cas pour la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, ne parvienne à mettre en place les mécanismes internationaux qui s’imposent. Les délégués sont tous conscients de la nécessité vitale de protéger les écosystèmes du monde entier, mais certains semblent avoir du mal à dépasser les postures sur des points précis comme le respect des obligations
«Nous travaillons dur et nous sommes optimistes sur le résultat», a voulu rassurer la ministre brésilienne de l’Environnement, Izabella Teixeira. «Ça se débloque mais il reste très peu de temps» a confirmé de son côté la secrétaire d’État à l’Écologie Chantal Jouanno. Or «disons-le franchement, c’est une négociation qui a l’obligation d’aboutir» prend-elle soin de rajouter.
Alors, pour peser sur la balance, après l’annonce du déblocage de deux milliards de dollars en trois ans par le Japon, la Secrétaire d’État a indiqué que la France allait doubler d’ici 2012 ses financements pour la biodiversité dans le cadre de l’aide publique au développement, ce qui représente 200 millions d’euros par an. À partir de 2014, les flux financiers pour la biodiversité seront même portés à 500 millions d’euros par an».
Concernant le plan stratégique pour la période 2011-2020, les discussions avancent puisqu’un accord sur l’intégration de la biodiversité dans les comptes nationaux a pu être trouvé et que la forêt sera probablement inscrite dans les habitats dont il faut stopper (ou réduire ?) la destruction et la fragmentation. Mais les discussions restent difficiles sur les objectifs chiffrés à faire figurer dans le plan, notamment en termes de pourcentage d’aires protégées à l’horizon 2020. Sachant que certains pays comme le Mexique estime cette échéance de 2020 intenable…
Les prochaines 24 heures risquent cependant d’être longues. Croisons les doigts pour que les ultimes grains de sable qui demeurent ne grippent pas définitivement les négociations. Et aussi pour que les compromis qui seront trouvés au final soient un peu plus que de belles déclarations d’intention sans envergure. Notre planète, la biodiversité et nous, avons besoin d’autre chose.
Dans ce climat tendu, les évènements parallèles perdent de leur saveur. Pourtant, ils démontrent encore une fois que des idées et des actions en faveur de la biodiversité existent.
Ainsi, l’Agence de l’Environnement des Pays-Bas est venue présentée sa réflexion sur le décloisonnement des politiques, montrant qu’un commerce durable à l’échelle mondiale, une planification à l’échelle nationale et le soutien à des projets locaux de développement durable offrent une combinaison plus que favorable à la biodiversité.
Le Fonds pour l’environnement mondial, le Groupe de la Banque mondiale et l’UICN ont pour leur part annoncé le lancement de l’initiative»>http://www.iucn.org/?6386/2/SOS–Un-nouvel-appel-est-lance-aux-entrepris… SOS pour «Save Our Species» (Sauvons nos espèces), dotée d’une enveloppe de 10 millions de dollars. Ils ont exhorté les entreprises à contribuer à la mise en place du plus grand fonds mondial pour la conservation des espèces d’ici à 2015.