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Oui massif pour les relâchers de lynx en Franche-Comté
Le ministère de l’Écologie avait ouvert jusqu’au 23 mai 2013, une consultation du public à la fois sur le relâcher du jeune lynx capturé en 2012 et sur la demande triennale de relâcher d’autres jeunes lynx pour la période 2014-2016. Plus de 83 % des participants ont répondu favorablement à ces deux projets.
Rappel de la situation
En fin d’année 2012, un jeune lynx, âgé d’un peu plus de 5 mois, a été observé, isolé et affamé, près d’habitations. Suite à la mort de sa mère, ce jeune lynx, sevré mais encore incapable de subvenir seul à ses besoins alimentaires, était à la recherche de nourriture facile. Après plusieurs jours de traque, il est recueilli par le centre de sauvegarde de la faune sauvage Athenas. Une fois soigné et » entraîné » pour un retour à la vie sauvage, il ne restait plus qu’à obtenir les autorisations officielles pour son relâcher. Outre l’avis obligatoire du Conseil national de protection de la nature, la réglementation prévoit depuis 2010, une consultation du public pour la réintroduction de certaines espèces sauvages, dont le lynx.
Le centre Athenas étant régulièrement confronté à ces situations de lynx en détresse (environ tous les deux ans au vu des observations des dernières années), il s’agissait de profiter de cette consultation publique, pour donner une autorisation pour les trois ans à venir pour des relâchers de lynx après soins et éviter ainsi des démarches administratives récurrentes.
C’est ainsi que la consultation lancée le 23 avril visait à recueillir l’avis du public à la fois sur le lâcher du jeune lynx et sur une autorisation triennale pour d’autres lynx se trouvant dans des situations analogues.
Les résultats de la consultation
Plus de 15 000 personnes ont participé à cette consultation. La grande majorité des intervenants est favorable aux relâchers de lynx, soit 83,8 % de l’ensemble des avis émis, et entre 71 et 89 % en fonction de la zone géographique prise en considération. Ce qui est intéressant de constater, c’est que même dans le Jura où la population est la plus sensible à cette problématique, les avis favorables restes extrêmement majoritaires.
Les arguments mis en avant pour les partisans des lâchers sont la sauvegarde globale de la biodiversité, de l’équilibre des écosystèmes et de l’ensemble des maillons trophiques qui donnent à la région une image nature attractive d’un point touristique. Plusieurs forestiers ont également plaidé pour le lynx qui vient réguler les populations d’ongulés qui dans le cas de forte concentration causent des dégâts sur les peuplements forestiers.
Les opposants quant à eux font part de la crainte de voir diminuer, voire disparaître les populations de chamois et de chevreuils et que ces ongulés seraient moins observables. C’est une vision cynégétique qui est clairement mise en avant. La présence des félins n’est pas remise en cause sur le fond, mais son acceptation est en limite, sa régulation est parfois demandée. Des craintes portent également sur les attaques d’élevage et dans une moindre mesure sur la sécurité publique. Certains commentaires évoquent également le coût de cette opération.
Et maintenant ?
La consultation publique étant largement favorable et le Conseil national de protection de la nature ayant de son côté rendu également un avis favorable à la fois au relâcher du lynx Vogna et à l’autorisation triennale pour le centre de soins, il reste à présent à organiser le lâcher du jeune lynx qui devrait idéalement être réalisé dans les semaines à venir. Équipé d’un collier émetteur, le jeune lynx sera suivi ce qui permettra d’une part d’intervenir rapidement en cas de comportement inadéquat et d’autre part de recueillir des données importantes pour la connaissance de l’espèce.