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Prédateur-Proies : premiers enseignements
Depuis 2004, ce programme de recherche vise à mesurer l’impact du loup sur les populations d’ongulés sauvages. Plusieurs loups ont été capturés et équipés de colliers. Depuis l’automne 2012, le collier de la dernière louve suivie ne répond plus. Premiers résultats de ces suivis
En avril 2011, une jeune louve, femelle alpha de la meute, avait été capturée et équipée d’un collier GPS afin de participer au programme de recherche scientifique Prédateur-Proies dont l’objectif est de mesurer l’impact du loup sur les populations d’ongulés sauvages. La découverte de son collier sectionné manuellement au mois de septembre a mis un terme à son suivi et obligé à la capture d’une autre louve en octobre 2011 toujours dans la meute Haute-Tinée.
Le collier, programmé pour durer une année, a rempli sa fonction correctement tout au long de l’hiver, mais il est hors service depuis le début de l’automne 2012. Des recherches ont été menées, au sol et par avion, pour tenter de le retrouver, mais en vain.
Côté loup
On ne sait pas ce qu’est devenu cette louve, mais son suivi sur une année a permis de recueillir de précieux renseignements relatifs à l’étendue du territoire et des zones de chasse préférentielles.
Dès son relâcher, la louve a rejoint sa meute. Elle est restée cantonnée autour de l’ancien site de rendez-vous, puis s’est déplacée dans le Haut-Var et dans le haut de la vallée de la Tinée, comme sa meute est habituée à le faire depuis plusieurs années. Mais suite à la disparition de la femelle alpha, la meute est moins soudée, le groupe est souvent séparé et la structure hiérarchique est en pleine reconstruction. Une situation pas facile pour cette jeune louve de l’année qui se trouve souvent en position soumise face à ses congénères. Elle est donc partie explorer la vallée voisine de l’Ubaye pour revenir ensuite dans les Alpes Maritimes. C’est là que le signal a été perdu. A-t-elle poursuivi plus loin son exploration ? Nul ne le sait pour
l’heure.
Côté proies
Cette étude livre également les premières données sur l’impact du loup sur les populations proies grâce à la pose de colliers sur des ongulés sauvages (chamois, chevreuils, mouflons et cerfs) dans un site témoin sans loup installé (massif des Bauges) et un site soumis à la pression de prédation d’une meute (Haute Tinée). Ces données montrent, sur la période 2004-2011, que chamois et chevreuils ne survivent en moyenne pas mieux en absence du loup que sur le site avec une présence permanente d’une meute depuis quinze ans. Les taux de survie pour le chamois sont même strictement identiques. Par contre, le chevreuil subi 4 % de baisse de survie en zone de présence du loup sans toutefois être significatif par rapport au territoire sans loup. Il faut noter toutefois que cette baisse de survie du chevreuil est d’autant plus marquée lorsque la quantité de neige au sol est importante. Les données recueillies lors de cet hiver 2012 mois rude permettront de savoir si l’effet de la rudesse hivernale influence le niveau de prédation ou si ce facteur n’est que confondant avec celui de la prédation sur le chevreuil.
Sources :
Bulletin»>http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/pdf/bulletin_loup_26-2.pdf»>Bulletin Loup n°26 du réseau Loup Lynx de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/pdf/Bulletin-ReseauLoup28-2.pdf»>
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Bulletin Loup n°28 du réseau Loup Lynx de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage