Reconnaissance du schéma australien par PEFC : celle de trop…

FNE regrette la décision de PEFC de reconduire la reconnaissance du schéma australien (Australian Forestry Scheme) dont les lacunes restent importantes. Pour corriger les insuffisances de PEFC dans les pays du sud, FNE s’engage dans le processus de révision des documents techniques de PEFC dont le processus vient de débuter.

Ces derniers mois, FNE avait condamné les insuffisances du schéma australien sur deux points fondamentaux :



· La conversion des petites surfaces et les coupes rases sur les forêts primaires.



En novembre 2010, FNE avait rencontré les entreprises de Tasmanie et constaté l’arrêt des conversions à grande échelle qui sont une étape nécessaire vers la durabilité même si des milliers d’hectares sur des surfaces mineures sont encore convertis à ce jour.



Les entreprises avaient avancé l’argument que les forêts publiques exploitées sont régénérées et qu’il n y a pas de perte nette de surfaces forestières grâce à la conversion. Pourtant, toutes les études montrent que l’exploitation des forêts primaires résulte en une grosse perte de biodiversité, d’appauvrissement des sols, de la rupture du cycle de l’eau et de la destruction des habitats naturels, même après conversion.



De plus, les coupes dans les forêts primaires semblent être condamnées par toutes les ONG en Australie.



L’année dernière en Tasmanie, plus de 27000 ha de forêts primaires ont été exploités et 13000 ha ont été soumis à coupe rase. L’UICN et le comité de l’Héritage mondial ont demandé récemment l’arrêt de la progression des coupes dans les forêts anciennes en Tasmanie.



Enfin, les « zones symboliques » comme la Styx valley ont vu leur exploitation augmenter l’année dernière et nous considérons que les 2000 ha annuels exploités dans ces zones hyper-sensibles sont un obstacle à la gestion durable des forêts en Tasmanie.



Sébastien Genest a demandé en octobre lors de la réunion du board la cessation des coupes rases et de conversions de surfaces mineures ainsi que l’intégration des forêts à haute valeur environnementale dans les zones protégées.



· La coopération avec les ONG environnementales. L’AFS doit essayer de résoudre les désaccords avant que la prochaine révision de l’AFS ne commence. C’est un point sur lequel nous insistons depuis le début. Il est problématique que dans un pays comme l’Australie, qui a une société civile très impliquée, les ONG environnementales ne soient pas inclues dans l’élaboration ou la révision des standards. Comme cela a déjà été dit, elles n’ont été présentes ni dans le comité de référence technique, ni dans le comité de direction. L’absence d’une consultation adéquate de la société civile est dès lors un problème. La situation est trop incertaine sur le terrain pour développer un modèle qui se passerait de la voix des consommateurs et des associations environnementales, et ce à un niveau stratégique.



Il est fondamental de suivre les exigences ISO pour le développement des standards, point qui a été abordé par « Standards Australie », qui est l’organisme d’accréditation de référence en Australie.



Pour FNE, le cas australien est aussi une manière de mettre en évidence la nécessité de faire des ajustements et des modifications au niveau des critères PEFC dans les régions tropicales. Les textes intergouvernementaux de référence trouvent probablement leurs limites en dehors des forêts tempérées où les conversions à grand échelle, les questions relatives aux populations autochtones et aux droits des travailleurs prennent un autre sens.



PEFC doit pouvoir garantir une durabilité sans faille à ses partie-prenantes et FNE l’y poussera.