Fil d'Ariane
- Accueil
- Je m'informe
- Nos actualités
- Situation du loup en Suisse
Situation du loup en Suisse
Le loup est présent en Suisse depuis 1995 et le pays compte actuellement une vingtaine de loups. L’espèce continue sa dynamique d’expansion numéraire et spatiale. Mais son acceptation reste toujours aussi difficile et les opposants au loup poursuivent leurs actions pour amoindrir le statut de protection de l’espèce.
Les loups gagnent du terrain
Comme en France, le loup a fait son retour en Suisse depuis l’Italie d’où il n’avait jamais disparu. Il fréquente le pays depuis 1995 avec une présence récurrente dans le Valais, les Grisons et au Tessin. Depuis peu, deux individus sont présents dans le centre de la Suisse. Au total, une vingtaine de loups, probablement composé de 17 mâles et 3 femelles, fréquente le pays. Les autorités ont lancé une série d’analyses génétiques avec pour objectif de mieux identifier les individus présents, leur origine géographique et de suivre leur déplacement.
Au total, 8 loups ont pu être génétiquement identifiés et depuis le début de l’année 2011, 5 loups ont été repérés génétiquement dont 3 qui avaient déjà été identifiés lors des analyses réalisées les années passées. Il s’agit :
- du mâle qui fréquente le canton d’Obwald et de Lucerne. Son implication dans plusieurs attaques en 2011 a pu être attestée par des pièges photographiques.
- de la femelle présente depuis 2009 dans les cantons de Berne et de Fribourg. Elle a commis plusieurs attaques cette année sur des troupeaux domestiques, troupeaux qui n’étaient pas protégés.
- du mâle présent depuis 2009 dans le Tessin.
La présence d’un loup a été repérée dans le Valais, mais il n’a pas été possible de l’identifier génétiquement. Enfin, dans le Tessin, un nouvel individu mâle a pu être identifié génétiquement.
Une présence remise en cause
La Suisse a déjà tenté à deux reprises, en 2005 et 2006, de déclasser le loup de l’annexe II à l’annexe III de la Convention de Berne. FNE qui avait participé en tant qu’invité aux séances plénières de la Convention avait pu contre argumenter. La Suisse a ainsi vu sa demande rejetée au motif que la Convention prévoit déjà pour des possibilités d’intervention sur le loup dans le cas de dommages importants aux troupeaux et qu’en l’état actuel de la population, un assouplissement de sa protection n’était pas judicieux.
Mais les chasseurs et les éleveurs n’abandonnent pas pour autant. Dans un communiqué du 18 avril 2011, les chasseurs valaisans demandent au Conseil fédéral un amendement à l’article 22 de la Convention de Berne qui préciserait que « en Suisse, Canis lupus est considérée comme une espèce pouvant être chassée, ceci afin de prévenir ses influences négatives sur d’autres espèces, de prévenir des nuisances importantes pour les animaux de rente, tous les autres biens ainsi que les activités cynégétiques et touristiques ». Les chasseurs citent l’exemple des Etats-Unis qui ont demandé des réserves à la Convention de Berne ce qui permet de réguler le loup comme n’importe quelle espèce. Or, ce que semblent ignorer les chasseurs valaisans, c’est que la Convention de Berne ne concerne que les pays du Conseil de l’Europe ; les Etats-Unis n’ont de fait jamais ratifié ladite convention.
Un second front contre le loup s’ouvre au niveau de la réglementation fédérale. Sous la pression du Parlement, le département fédéral de l’environnement a du lancer un projet de révision du texte réglementant la chasse, dit ordonnance sur la chasse. Avec ce texte, qui ne vise pas uniquement le loup, mais aussi le lynx, l’ours, le cormoran ou encore le castor, les cantons pourraient agir temporairement lorsque ces espèces protégées causent des dommages importants aux forêts, aux cultures ou animaux d’élevage, constituent une menace pour les infrastructures d’intérêt public et sont à l’origine de pertes pour la chasse ou la pêche. Néanmoins, les cantons devront au préalable faire une demande à la Confédération précisant le type et la localisation des préjudices, les mesures préventives mises en œuvre et les interventions préconisées. La Confédération, au regard des effectifs et de leur état de conservation, donnera ou non son aval. Ce projet a été mis en consultation publique jusqu’au 15 juillet 2011. La participation a été très massive et le débat continue à faire rage entre les chasseurs, pêcheurs et protecteurs de la nature.
Le Conseil fédéral examinera les contributions des uns et des autres et la décision de réviser ou non cette ordonnance sur la chasse devrait intervenir avant la fin de l’année.
Le loup a son défenseur
Dans le cadre des débats sur la révision de l’ordonnance sur la chasse, un soutien surprenant est intervenu en faveur du loup. Il s’agit du berger Michel-Joseph Braillard, très célèbre en Suisse. Il a déclaré à maintes reprises ne pas comprendre la fureur de certains éleveurs qui selon lui s’occupent mal de leurs troupeaux. Le berger estime que pour se prémunir des attaques du loup, il suffit de regrouper les bêtes tous les soirs. Il s’étonne également que les éleveurs qui ne protègent pas leurs troupeaux soient indemnisés pour les dégâts subis.