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Sondage : les Français et les Pyrénéens restent majoritairement favorables à l'ours

Publié le 3 février 2009

76 % des Français, 69 % des habitants des départements pyrénéens et 55 % des montagnards se déclarent favorables, ou très favorables, au maintien d’une population d’ours dans les Pyrénées. C’est ce que rappelle le dernier sondage réalisé par l’IFOP dont les résultats complets sont disponibles sur le site www.ours.ecologie.gouv.fr

Dans le cadre de l’évaluation»>http://www.ours.ecologie.gouv.fr/automne_modules_files/standard/public/p… à mi-parcours du plan de restauration et de conservation de l’ours brun en France, la Direction Régionale de l’Environnement a commandé un sondage à l’IFOP afin d’appréhender l’opinion des Français, des Pyrénéens et des montagnards concernant l’ours.



Ce sondage a été réalisé au mois de juillet 2008 par téléphone. La particularité de cette enquête, c’est qu’elle ne s’est pas cantonnée à interroger les Français et les habitants des départements des Pyrénées, elle a également ciblé les montagnards, c’est-à-dire les habitants des communes classées en zone massif en Ariège, Aude, Haute-Garonne, Pyrénées Atlantiques, Hautes Pyrénées et Pyrénées Orientales. Ce découpage des opinions a permis de mettre en évidence des clivages selon la proximité géographique des interrogés avec l’ours.



L’ours véritable symbole des Pyrénées, à maintenir et à renforcer

À la question ouverte « Quelle est l’espèce animale sauvage qui symbolise pour vous le mieux les Pyrénées ? » c’est bien l’ours qui arrive en tête, devant loup, isard, aigle et autre marmotte. 70 % des Français, 62 % des habitants des Pyrénées et 48 % des montagnards ont spontanément nommé l’ours. Néanmoins, 46 % des habitants des montagnes de l’Ariège ont cité en premier l’isard.

Les interrogés se sont aussi majoritairement déclarés favorables et très favorables au maintien d’une population d’ours dans les Pyrénées (76 % des Français et 69 % des Pyrénéens). Si les montagnards ont également déclaré être favorables à ce maintien, ils sont légèrement moins nombreux (55 % des montagnards). Une fois de plus, les montagnards ariégeois dénotent puisqu’ils ne sont que 38 % à être favorables au maintien des ours.

Il est à noter que la majorité des interrogés ont largement sous-estimé le nombre d’ours présents dans les montagnes pyrénéennes, évaluant ainsi la population ursine des Pyrénées entre quatre et treize ours vivant à l’état sauvage. Or, le dernier recensement estimait la population entre quinze et dix-neuf individus.

Enfin, en ce qui concerne l’introduction de nouveaux ours pour assurer la survie de l’espèce, les Français (58 %), tout comme les Pyrénéens (56 %) restent favorables à de nouveaux lâchers. En revanche, en raison de leur proximité avec le plantigrade, les montagnards sont majoritairement opposés à la poursuite des introductions. Une fois encore, ce sont les Ariégeois (71 %) suivis à distance toutefois par les habitants des Hautes Pyrénées (64 %) et des Pyrénées Atlantiques ( 60 %) qui sont opposés aux introductions.



L’ours un atout touristique pour les Pyrénées

Ce sondage révèle aussi que la majorité des interrogés considèrent que l’ours représente un attrait touristique pour la région des Pyrénées. Les habitants des montagnes sont toutefois moins enthousiastes. En effet, 55 % d’entre eux pensent que l’ours n’est pas un atout pour le tourisme. Cette fois, ce sont les montagnards des Hautes-Pyrénées qui se montrent les plus sceptiques. En effet, ils sont 61 % à penser que l’ours n’aide pas le tourisme dans la région.



Des pistes de réflexion pour l’avenir

Comme l’ont déjà révélé les sondages précédents, les Français et les Pyrénéens restent clairement favorables à la présence et au maintien de l’ours, et à des opérations de réintroductions en vue d’assurer la survie de l’espèce. Il est encourageant de constater que les tranches d’âge les plus jeunes, de 15 à 24 ans et de 25 à 34 ans, aussi bien les Français dans leur ensemble que les habitants des Pyrénées sont largement plus ouverts sur la question du maintien de l’ours et de la poursuite des lâchers pour assurer la survie de l’espèce. Ils sont également beaucoup plus confiants sur le rôle positif que peut jouer l’ours pour le tourisme dans la région.

Espérons que le ministère de l’écologie saura tirer des enseignements de cette enquête, notamment sur la mauvaise perception de l’animal par les montagnards et plus particulièrement chez les Ariégeois. Il est évident que la confrontation directe aux problèmes de terrain et aux difficultés de la filière ovine, du fait de la proximité géographique, tend à donner une mauvaise image du prédateur. Mais il est évident également que sans les appuis logistiques et financiers du plan de restauration et de conservation de l’ours, la filière se trouverait aujourd’hui dans une situation bien plus préoccupante.

Le ministère a donc encore beaucoup de travail à mener pour expliquer et convaincre. Il aurait sans doute à gagner en confiant au Groupe National Ours des missions de réflexion sur les points soulevés par cette enquête. Ce Groupe, composé de l’essentiel des acteurs concernés, constitue en effet le lieu adéquat d’échanges et de réflexion et il est à craindre que, sans mission claire et concrète, cette instance ne se cantonne qu’à une foire d’empoigne.



FNE et ses associations des Pyrénées, dont le FIEP – Groupe Ours des Pyrénées, ont de leur côté réalisé leur propre évaluation à mi-parcours du plan de restauration et de conservation de l’ours brun, assortie de propositions concrètes pour assurer la présence de l’ours dans les Pyrénées.



Sources :

- La perception de l’ours en France et dans les Pyrénées – IFOP – Diren Midi-Pyrénées – Juillet 2008

- Empreinte»>http://www.ours.ecologie.gouv.fr/automne_modules_files/standard/public/p… Ours n°5 – décembre 2008

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