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Suspension d'arrêtés autorisant le tir de loups : ne pas se tromper de cible !
Le Tribunal administratif de Marseille a suspendu le 22 septembre 2010 les arrêtés d’autorisation de prélèvements de loups pris par deux préfectures des Alpes, arrêtés consécutifs à la visite du président Sarkozy dans les Alpes de Haute Provence.
Que ces arrêtés aient représenté une solution face aux difficultés de l’élevage ovin, ou pour favoriser la cohabitation homme-loup, personne ne l’a cru une seconde, mais il est toujours plus facile de «donner» des destructions de loups que d’affronter les problèmes structurels de la filière.
France Nature Environnement déplore que l’état autorise des tirs de prédateurs sauvages qui ne règlent rien sur le fond, et ce parfois sans que les mesures de protection effectives aient été mises en place dans les alpages concernés. Les associations demandent qu’un protocole national, loin des pressions locales, soit mis en place pour évaluer l’efficacité de ces mesures de protection pour chaque troupeau avant de recourir à l’abattage d’un loup.
Le loup, bouc-émissaire commode, ne pourra cacher l’inaction des pouvoirs publics face aux difficultés de la filière ovine. Et la destruction d’un loup, censée calmer pour quelque temps des éleveurs excédés, ne solutionnera pas la question des moyens effectifs à mettre en oeuvre pour favoriser à terme une cohabitation entre les activités humaines et la présence du prédateur.
La décision du Tribunal administratif de Marseille sur les arrêtés départementaux des Hautes Alpes et des Alpes de Haute Provence, dont nous prenons acte, renforce notre détermination pour exiger de l’Etat des mesures courageuses, en accord avec les engagements internationaux de la France, en faveur d’une politique déterminée de cohabitation entre le loup et l’homme.