Fil d'Ariane
- Accueil
- Je m'informe
- Nos actualités
- Un été pourri
Un été pourri
La confusion et l’absence de courage politique du ministère de l’Écologie quant à la gestion des dossiers loup et grands prédateurs a ouvert des brèches dans lesquelles les lobbies ont profité pour s’introduire.
La possibilité donnée aux chasseurs d’abattre le loup lors de chasses ordinaires en présence d’arrêtés de » prélèvement «, la création de zones de protection renforcée contre le loup par la Loi d’avenir sur l’agriculture et la forêt, la battue contre le loup dans le parc national des Écrins, les déclarations anti-prédateurs de la ministre de l’Écologie, les articles dans la presse quotidienne régionale et nationale très orientés contre le loup, ont créé des conditions dans lesquelles la recherche des moyens d’une co-existence avec le loup a cédé le pas devant des discours simplistes et démagogiques.
FNE a notamment travailler à contrer les offensives parlementaires contre le loup et les grands prédateurs. Des députés et sénateurs ont profité des discussions sur la loi d’avenir pour l’agriculture et la forêt pour créer des » zones de protection renforcées contre le loup » dont il est clair qu’elles ne pourront être mises en œuvre sans contrevenir aux engagements communautaires de la France. Nous avons œuvré auprès des députés favorables au loup pour qu’ils défendent nos amendements, mais nos efforts sont restés en partie vains. Nous avons tout juste pu limiter la casse.
Nous avons d’ores et déjà alerté la direction générale de l’Environnement de la commission européenne des entreprises réglementaires françaises contre le loup. La commission nous a indiqué être vigilante quant aux mesures qui sont déclenchées par la France et étudie les éléments adressés en vue d’une plainte éventuelle.
Sur le plan juridique national, nous avons conjointement avec d’autres associations attaqué l’arrêté interministériel autorisant le tirs de loups en battue ou à l’affût dans le cadre d’autorisations de prélèvement ; nous avons aussi attaqué les arrêtés de prélèvement du loup autorisés en Meuse et Lozère, et avons en prévision d’autres recours sur d’autres départements. Si nous avons eu gain de cause en Meuse, pour la Lozère, le juge n’a pas retenu nos arguments en faveur de l’urgence de suspendre les tirs. Le jugement au fond interviendra plus tard. Avec plusieurs associations nous avons obtenu la condamnation pour diffamation de l’auteur d’un blog qui avait accusé à tort nos associations d’actes délictueux.
Autant de fronts sur lesquels, il nous a fallu être vigilants avec notre réseau juridique et l’appui de nos associations membres comme la LPO, Mirabel-LNE, l’ALEPE ou encore la FRAPNA, la LPO Rhône-Alpes et FNE PACA.
Face à cette situation particulièrement délétère, FNE a décidé de suspendre sa participation au Groupe National Loup dont on ne voit pas très bien comment il pourra poursuivre ses travaux de manière crédible et risque bien de discuter stérilement sur l’incompatibilité du pastoralisme avec la présence du loup.
Face à l’errance du ministère de l’Écologie sur la question du loup qui l’a fait céder face aux pressions agricoles, nous avons sollicité à plusieurs reprises mais en vain un rendez-vous avec la ministre.
Dans ce contexte de pourrissement du dossier faute de courage politique de la part de l’État, FNE et ses associations restent mobilisées. Plusieurs initiatives sont en cours, dont nous pourrons bientôt
vous exposer les fruits.