Décret hélicoptère : beaucoup de bruit pour rien !

Ce jour est paru au journal officiel le décret portant « limitation du trafic des hélicoptères dans les zones à forte densité de population », plus de dix-sept ans après le vote de la loi Bruit. Ce décret tant attendu ne satisfait pas, loin s’en faut, la fédération France Nature Environnement.

Qui veut-on protéger, les exploitants ou la population ?



Il y a un véritable problème de définition des zones concernées par ce décret : on confond emprise urbaine, c’est-à-dire la taille de la ville, et densité de population. Alors que l’enjeu est de protéger les populations exposées au bruit, l’unité de référence est une « largeur » de ville : « constituent des zones à forte densité de population les agglomérations de largeur moyenne de plus de 3600 mètres […] », qu’importe la densité, qu’il s’agisse principalement d’une zone industrielle ou de quartiers d’habitation.



Pour José Cambou, responsable Santé environnement de FNE : « il nous semble incompréhensible que la définition sur laquelle nous étions tombés d’accord en groupe de travail n’ait pas été retenue, pour y préférer une définition aéronautique de la densité de peuplement ! La ville dense définie par sa taille est une absurdité, il y a des villes peu dense et très étendues et vice versa.». Pour mémoire, FNE a soutenu une définition retenant les communes composant les agglomérations de plus de 100 000 habitants (cf. directive européenne 2002/49 CE sur le bruit ou loi sur l’air) dès lors que leur densité de population est supérieure à 500 habitants par Km².



Ce décret protègerait donc principalement les exploitants contre les recours contentieux des riverains.



Un décret qui a du plomb dans l’aile



En l’état actuel de sa rédaction, ce décret risque fort de passer à coté de son objectif en ne protégeant que très mal les populations les plus exposées aux nuisances liées aux rotations d’hélicoptères.



Aussi FNE demande qu’un autre décret soit pris retenant une définition géographique de la densité de peuplement et faisant place aux spécificités locales nécessitant l’application dérogatoire des limitations de survol, comme pour le cas de villes peu denses mais encaissées dans les reliefs.



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