Forêts européennes morcelées, forêts menacées
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a adressé un signal d’alerte à l’Europe face à la fragmentation des forêts européennes. Lors de la conférence d’Oslo qui se tiendra mardi prochain, FNE demande que la France pousse pour l’adoption d’une directive cadre européenne pour la gestion durable et la protection des forêts européennes.
Le patchwork des forêts européennes se délite
Le PNUE fait état dans son dernier rapport, que, bien que les surfaces forestières en Europe augmentent, elles perdent de leur continuité à cause de l’abattage mal coordonné des arbres, des incendies de forêts, de la recherche de terre agricole, des infrastructures et de l’urbanisation. Or, la fragmentation des habitats est la cause principale de la perte de biodiversité. Raison pour laquelle la France met en place la trame verte et bleue.
L’échéance du 23 juin
Dans le cadre du livre vert de la Commission Européenne, le parlement européen a voté la mise en place de critères juridiquement contraignants pour les forêts d’Europe. Les ministres des états membres de l’Union Européenne devront se prononcer sur ce vote lors du prochain conseil de l’Union Européenne, le 23 juin. FNE attend de la France une position courageuse en termes de préservation des forêts.
Les dimensions écologique et sociale doivent être ancrées dans les pratiques de gestion forestière afin de permettre aux forêts d’Europe de fournir une multitude de services écologiques : épuration de l’eau, réserve de biodiversité, réservoir de carbone, mais aussi espace de loisir, qualité de vie… Pour Eglantine Goux, chargée de mission forêt internationale à FNE: « Il faut rendre justice aux forêts, pour tous les services qu’elles nous rendent. Une forêt n’est pas qu’une simple plantation de bois. Ce qui fait la robustesse et la résilience d’une forêt c’est sa multifonctionnalité reconnue. »
Préservation : le volontariat ne suffit pas, il faut passer par une règlementation
Les systèmes volontaires mis en place rencontrent leurs limites. Il est temps de passer à un système plus contraignant, articulant incitation et pénalité.
Pour Sébastien Genest, président d’honneur et référent sur les politiques forestières internationales à FNE, «l’Europe doit se doter de mesures contraignantes pour la gestion durable et la protection des forêts. Elles permettront de remédier aux problèmes de fragmentation et à atteindre les meilleurs équilibres entre les dimensions écologiques, sociales et économiques. »
La fédération pourra mettre à disposition son expertise pour aider à une rédaction qui prenne en compte l’ensemble des enjeux environnementaux, sociaux et économiques.
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