SantéL’air de l’hexagone toujours pollué par les transports routiers…
Alors que le MEEDDM vient de faire paraître l’avant projet de Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT) qui comprend encore de nouveaux projets autoroutiers, les résultats du bilan de la qualité de l’air 2009 publié mercredi constatent l’augmentation de polluants provenant du secteur des transports . Le plan « particules » présenté à cette occasion doit tenter d’inverser la tendance. Réactions.
Bilan de l’air 2009 : une augmentation des polluants provenant des transports.
Plusieurs chiffres attirent l’attention. Selon le rapport gouvernemental « Les tendances globales des concentrations de NO2 (dioxyde d’azote) montrent une légère augmentation entre 2008 et 2009 que nous n’avions pas connue depuis 2005, et qui se manifeste notamment sur les sites en proximité de trafic automobile. Les tendances montrent en outre une augmentation du rapport NO2/NOx, particulièrement marquée sur les sites de proximité du trafic automobile, et sensible sur les sites urbains, périurbains et industriels, reflétant une augmentation des émissions directes de dioxyde d’azote. Par ailleurs, une augmentation des concentrations de PM10, particules fines de diamètre inférieur à 10 micromètres, est enregistrée entre 2008 et 2009 pour toutes les typologies de sites de mesure : trafics, urbains, péri urbains, industriels, ruraux.
Le plan « particules »
Face à ce constat, le plan « particules », prévu par la loi Grenelle I, comprend des mesures ayant pour objectif principal la réduction de la pollution de fond par les particules, de manière quasi-permanente, et non pas de la seule prévention des pics de pollution. Ceci est très positif. Pour y parvenir, le plan « particules » comprend des mesures dans les secteurs domestiques, industriel, tertiaire, agricole et des transports. Ce plan participe pleinement à une politique intégrée air-climat-énergie qui vise à rapprocher les enjeux énergétiques, ceux de la qualité de l’air et ceux de la lutte contre le réchauffement climatique.
Transports et pollution atmosphérique
Le transport routier peut représenter localement jusqu’à 70% des émissions de particules primaires, et est à l’origine de la majorité des émissions de NO2 qui est un précurseur de particules. Le pré-rapport du SNIT, paru la semaine dernière, doit dessiner les orientations de la France en termes d’infrastructures de transport sur les 50 prochaines années. Bien qu’il annonce un effort et une concentration des investissements vers les transports ferroviaires et fluviaux, de nombreux projets autoroutiers sont à venir, deux de ces projets ayant déjà été annoncés par le MEEDDM le 25 juin .
Parallèlement, le plan particules propose notamment l’outil novateur des Zones d’Actions Prioritaires pour l’Air (ZAPA) à destination des collectivités pour lutter conte les émissions du trafic routier. L’objectif recherché est la réduction des émissions de particules par les véhicules les plus polluants.
José Cambou, Pilote du réseau Santé Environnement de FNE commente « d’un côté le Gouvernement met en place des outils intéressants de lutte contre la pollution de l’air, de l’autre côté, les futurs projets d’infrastructures, laissent une part belle aux projets autoroutiers. Au regard du rôle des transports dans les émissions de polluants, on peut se poser la question de la cohérence des différentes politiques publiques ? »
FNE reste donc vigilante quant à la mise en place des dispositifs annoncés par le Gouvernement qui doivent permettre d’atteindre les objectifs de qualité de l’air que s’est fixée la France.
