Fil d'Ariane
- Accueil
- Je m'informe
- Nos actualités
- Loi d'avenir agriculture-forêt : FNE rappelle ses demandes
Loi d'avenir agriculture-forêt : FNE rappelle ses demandes
Le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt sera débattu en deuxième lecture au Sénat ce jeudi 17 juillet. FNE dénonce le décalage entre le contenu du texte et l’ambition annoncée - prendre le tournant de l’agroécologie, et rappelle ses principales demandes.
Une orientation vers l’agroécologie
Pour FNE, l’un des apports de ce projet de loi est la définition de l’agroécologie formulée dans l’article 1er, qui met en avant une agriculture utilisant moins d’intrants (engrais, pesticides, énergie, etc.) et préservant mieux les ressources naturelles (eau, sol, biodiversité, air).
Très pertinents aussi, les projets alimentaires territoriaux créés à l’article 17, qui visent à rapprocher producteurs et consommateurs sur un bassin de vie en favorisant les circuits courts et l’agriculture biologique.
Les groupements d’intérêt économique et environnemental, créés à l’article 3, pourront aussi encourager des initiatives sur le terrain à condition que des garanties soient apportées sur leur réelle performance environnementale.
Mais malgré ces belles intentions, le texte renonce à s’attaquer aux questions cruciales.
Pesticides : la population toujours pas protégée
Après les annonces gouvernementales du mois de juin, la version actuelle du texte prévoit dans son article 23, des règles pour lutter contre les dérives de produits de traitements à proximité des lieux publics (écoles, crèches, hôpitaux, etc.). Pour FNE, l’intention est bonne mais cette mesure est insuffisante. Claudine Joly, en charge des pesticides à FNE, explique : « Le minimum pour protéger la population des dérives de pesticides est d’instituer une distance d’au moins 50 mètres. Par ailleurs, cette protection doit impérativement être étendue aux zones résidentielles : la santé publique concerne tout le monde. »
La biodiversité toujours vue comme une contrainte
FNE dénonce le fait que l’article 18 bis prévoit une exclusion du loup de certaines zones, montrant que le tournant vers l’agroécologie est encore bien difficile à opérer. Plutôt que de rechercher les moyens d’une coexistence entre l’élevage et ce prédateur, le législateur recule devant les pressions des lobbies sans avoir le courage d’assumer les engagements internationaux de notre pays. Malgré les difficultés, l’agriculture de demain, pour être viable et durable doit arriver à trouver les voies pour cohabiter avec toute la biodiversité, y compris le loup.
Volet forêt : un avenir en demi-teinte
Concernant le volet forestier, tout en saluant la reconnaissance de l’intérêt général de nombreuses fonctions assurées par les forêts (protection de l’eau, des sols, ressources génétiques, etc.), nous déplorons les va-et-vient autour des codes de bonnes pratiques sylvicoles, dont il conviendrait de reconnaître l’incapacité à faire progresser la gestion durable des forêts.
Enfin, nous sommes très inquiets par les dispositions concernant les défrichements, heurtés par l’idée selon laquelle on pourrait si facilement compenser un défrichement en versant un chèque au Fonds stratégique de la forêt et du bois, ou encore en « améliorant la gestion » d’autres forêts (c’est-à-dire en subventionnant des plantations), les modalités concrètes de la mise en œuvre de ces dispositifs étant plus que floues à ce jour.
Pour Hervé Le Bouler, responsable des politiques forestières de FNE: « Il est illusoire d’espérer satisfaire des demandes industrielles immédiates en changeant profondément la forêt, cela d’autant moins dans un contexte d’incertitudes fortes liées au dérèglement climatique, sans prévoir les cadres de dialogue indispensables et en comptant sur des fonds provenant du défrichement des forêts françaises. J’espère encore que les sénateurs amélioreront le texte en élevant la vue et en se projetant sur le temps long de la forêt pour une loi réellement ambitieuse et multifonctionnelle ».
Jean-Claude Bévillard, vice-président de FNE en charge des questions agricoles, conclut : « Dans cette dernière ligne droite du débat parlementaire avant la Commission mixte paritaire, FNE demande aux Sénateurs de voter pour que cette loi réoriente réellement l’agriculture et la sylviculture vers une performance économique, sociale et environnementale, conformément aux ambitions affichées par le Ministre. »
Télécharger»>http://fne.asso.fr/documents/predateurs/communique-de-presse/cp-170714.p… le communiqué de presse en PDF