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Lynx : les braconniers l'ont encore dans le viseur

Le 2 octobre 2010, au cours d’une battue, un chasseur aurait abattu un lynx. France Nature Environnement, Jura Nature Environnement, la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Franche-Comté, le Centre Athénas et le Pôle Grands Prédateurs Jura condamnent cet acte. Les associations ont porté plainte et assisteront à l’audience qui se tiendra le 8 juillet au tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier.
Rappel des faits
En fin d’année dernière, dans le Haut-Jura, la gendarmerie et l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) ont diligenté une enquête suite à un acte de braconnage d’un lynx. Au cours d’une battue sur la commune des Molunes, des chiens ont pris en chasse un lynx. Un chasseur, par ailleurs président de l’Association Communale de Chasse Agréée (ACCA), aurait pénétré dans le bois à la suite des chiens et aurait tué le félin. Plusieurs témoins ont déclaré avoir vu l’animal mort à ses pieds. Afin de masquer son forfait, il aurait ensuite dissimulé la dépouille.
Une espèce protégée
France Nature Environnement, Jura Nature Environnement, la LPO Franche-Comté, le Centre Athénas et le Pôle Grands Prédateurs Jura condamnent cet acte grave et ont décidé de porter plainte. En effet, les associations rappellent que l’espèce est protégée, aux niveaux européen et français. Si le félin se porte mieux, sa population reste fragile et sa pérennité est bien loin d’être assurée.
Le braconnage du lynx est cependant répandu
Dans les faits, cet acte de braconnage n’est qu’un cas parmi d’autres. Un crâne de lynx dont l’arrière était proprement troué - ce qui ne laisse pas beaucoup d’hypothèses quant aux circonstances de la mort - a été retrouvé l’année dernière. En 2011, le centre de sauvegarde de la faune sauvage Athénas a déjà recueilli deux jeunes lynx sur le massif. Comme si les accidents de la route ne suffisaient pas, le braconnage enrichit la liste des facteurs limitant la bonne santé de la population.
«Par un courrier du 24 janvier 2011, la fédération de chasse du Jura laisse entendre que l’espèce serait en surnombre et qu’une étude est nécessaire pour valider le principe de sa régulation, déclare Delphine Durin du Pôle Grands Prédateurs. Elle poursuit : «cela démontre clairement une méconnaissance de l’espèce et de son suivi. Ces propos pourraient conduire à fragiliser le statut de protection dont bénéficie le lynx par l’obtention de plans de chasse qui vont encourager certains individus à commettre des actes illégaux».
France Nature Environnement, Jura Nature Environnement, la LPO Franche-Comté, le Centre Athénas et le Pôle Grands Prédateurs Jura espèrent que la raison l’emportera. «Aujourd’hui, la cohabitation est possible entre élevage ovin et lynx, grâce à la bonne volonté des éleveurs, aux aides de l’État et au travail des associations» précise Jacques Maillard, président de Jura Nature Environnement. «Cette cohabitation doit être à présent possible avec les chasseurs, pour qui le lynx n’est pas un concurrent, mais au contraire le révélateur d’écosystèmes riches, y compris en gibier, et fonctionnels.»
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