Maigres récoltes pour le plan «anti-gaspi » du Gouvernement
Ce jeudi 16 octobre se tient la deuxième Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. A cette occasion, le mouvement France Nature Environnement se mobilise et dresse le bilan de la situation française, plus d’un an après la mise en place du Pacte national « anti-gaspi ». Les progrès sont minces…
Le gaspillage alimentaire : une responsabilité partagée
Plus d’un tiers des aliments produits chaque année est perdu ou jeté1 . Il s’agit d’une responsabilité partagée par l’ensemble des acteurs intervenant tout au long de la chaîne alimentaire, du champ à l’assiette. A l’échelle mondiale, l’amont (production, manutention et stockage après-récolte) serait responsable de 54% du gaspillage alimentaire et l’aval (transformation, distribution et consommation) de 46% .
Pour réduire le gaspillage alimentaire de moitié d’ici 2025, chacun doit balayer devant sa porte !
Le Pacte national vise à répondre à l’objectif du gouvernement français de réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025. Il a le mérite de mettre autour de la table aussi bien des acteurs de l’amont que de l’aval ainsi que de donner de la visibilité à cette thématique. Cependant, l’objectif de réduction semble difficile à atteindre puisque, pour plusieurs secteurs d’activités, nous ne disposons pas de données chiffrées : pertes dans les champs et les vergers, au cours de la transformation, en distribution et du fait des transports… En effet, les acteurs de l’amont restent réticents à communiquer leurs propres informations, préférant s’intéresser, comme toujours, aux seuls consommateurs.
Une mobilisation nationale qui doit dépasser les seuls effets d’annonce
France Nature Environnement, signataire du Pacte, demande au Gouvernement de se donner les moyens de ses ambitions en communicant sur le degré de mobilisation des acteurs dans tous les territoires. FNE demande aussi à l’ensemble des têtes de réseaux de présenter en toute transparence, pour les secteurs d’activités qu’ils représentent, les initiatives qu’ils ont prises et les résultats obtenus.
Tout au long de l’année, le mouvement FNE se mobilise contre la réduction du gaspillage alimentaire. A l’occasion de cette journée nationale, plusieurs associations s’emploieront à sensibiliser un large public. L’association Verlin Vers l’Autre (59) interviendra auprès du personnel et des convives du centre hospitalier intercommunal de Wasquehal. L’association PikPik Environnement (75) ira à la rencontre du personnel de l’entreprise PepsiCo. En Basse-Normandie, le CREPAN animera une rencontre d’un réseau d’acteurs de la restauration collective afin de trouver des synergies pour réduire le gaspillage alimentaire. En Isère, la Clé des Champs (38) animera une soirée débat sur le gaspillage alimentaire avec des acteurs de son territoire.
Pour Denez L’Hostis, Président de FNE : « Tous les acteurs doivent se mobiliser pour réduire le gaspillage alimentaire au sein de leurs activités. La lutte contre le gaspillage alimentaire ne doit pas se limiter à des opérations de sensibilisation auprès du grand public. Il convient d’interroger nos modes de production, de distribution et de consommation. »
1Source : FAO, Food Wastage Footprint : Impacts on natural resources, 2013
2Ibid.
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