Communiqué de presse
Mer et littoral

Politique maritime : des moyens pour confirmer le cap

Publié le 10 juin 2011

Aujourd’hui 10 juin se tient à Guérande le Comité interministériel de la mer (CIMER) présidé par François Fillon. Un an et demi après son discours de Brest, FNE attend plus que jamais que le Premier ministre mette sur la table les moyens de la politique maritime innovante et ambitieuse annoncée.



Des annonces sans moyens ni calendrier



Depuis le lancement de la stratégie maritime, ont été annoncés à grand renfort de publicité : la création de la fonction garde-côtes, le Conseil d’Orientation de la Recherche et de l’Innovation pour la Construction et les Activités Navales (CORICAN), la plate forme des énergies marines de Brest, deux projets de parc marin et plusieurs aires marines protégées. Mais quel moyens financiers et humains pour mettre le tout en œuvre, et selon quel calendrier ? la question reste en suspens malgré de nombreuses interpellations. Que penser de « l’accélération de la démarche stratégique de l’éolien en mer » annoncée alors que les appels d’offre ont déjà trois mois de retard ? Et nous attendons la mise en place des « comités de façades » à la rentrée en septembre.



Pour Denez L’Hostis, pilote de la mission Mer et Littoral de FNE : « Des chantiers importants se sont concrétisés, tels que le développement des aires marines protégées ou encore le plan submersions rapides. Mais pour en mesurer les retombées, c’est maintenant une question de moyens ; eux seuls pourront témoigner de la véritable volonté de l’Etat, au-delà des mots. »



La mer est démontée, en chantiers…



Les dossiers préoccupants sont légion et doivent nous mobiliser :



La sauvegarde des milieux marins face à la prospection pétrolière en Guyane ou au projet de nouvelle piste pour l’aéroport de Mayotte gagnée sur le lagon et plus près de nos côtes devant la poursuite de l’exploitation des bancs de Maërl (algues calcaires et milieu de vie) FNE attend de l’État une opposition claire et l’abandon de ces projets néfastes pour l’environnement et contraire au principe de précaution.



L’exploitation des ressources des grands fonds. FNE attend de l’État des positions fermes de rejet ou d’abandon tant que les connaissances scientifiques sur les écosystèmes des grands fonds – dont tout le monde s’accorde à dire qu’elles sont infimes – n’auront pas considérablement avancé. Les crédits de la recherche et de la connaissance du milieu marin, en baisse alors que ce chantier qui est un préalable à toutes les avancées, a été reconnu comme prioritaire par le Grenelle de la mer.



La nouvelle délimitation des zones économiques et les retombées attendues par le monde de la pêche de l’extension du domaine maritime de la France, rien ne changera sans une surveillance et des contrôles accrus.



La protection des milieux marins face aux dégradations causées par les immersions des boues de dragage, FNE, avec les pêcheurs et les ostréiculteurs, attend de l’État une refonte en profondeur de la règlementation et une incitation forte en faveur des traitements de ces déchets à terre.



La protection des milieux littoraux, face à certains appétits boulimiques de « développement », comme pour les ports de plaisance, FNE attend que soient fixées des limites raisonnables de croissance, compatibles avec la fragilité et l’importance de sauvegarder les milieux concernés, tout comme elle attend un coup d’arrêt à des projets lancés outre-mer sans aucune évaluation de leur réelle opportunité.



Sur les pollutions dues aux effluents terrestres que le Grenelle de la mer s’est donné comme objectif de réduire de 40% le flux de nutriment en 2015, FNE attend de l’État une véritable prise en charge pour traiter les causes à la source et fasse assumer aux pollueurs privés ou publics leurs responsabilités en termes financiers.



Pour Christian Garnier, pilote du pôle aménagement durable du territoire de FNE : « Les progrès de la gouvernance intégrant convenablement la société civile, se font attendre. Sur ce plan, le parc naturel marin de Mayotte est bien mal engagé. Et nous attendons la mise en place des comités de façades à la rentrée en septembre. »



De nombreux autres chantiers restent à ouvrir. Très attachée au sérieux des ambitions maritimes de la France, FNE renouvelle fortement sa demande d’un audit général des moyens dont dispose l’Etat pour assurer l’ensemble de ses missions de surveillance, de recherche et d’animation.



France Nature Environnement reste mobilisée et pèsera pour que ne soient pas oubliés les engagements pris collectivement lors du Grenelle de la Mer.




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