Présidence française de l’Union européenne : Donnons la priorité aux moyens et pas qu’aux objectifs !

Jean-Louis Borloo présente ce matin, lors d’une conférence de presse, les objectifs en matière d’environnement de la Présidence française de l’Union européenne. Analyse de France Nature Environnement.

France Nature Environnement souhaite une présidence de moyens







Sébastien Genest, président de FNE, déclare :



« FNE souhaite une présidence française qui ne soit pas que d’objectifs mais aussi de moyens. Or, si la France affiche des objectifs ambitieux dans la lutte contre le dérèglement climatique, nous constatons qu’elle est franchement en retrait s’agissant des moyens de répondre aujourd’hui à l’urgence écologique : sur la directive sols, la fiscalité écologique ou les émissions de CO² des voitures la France n’avance pas, elle recule ! ».







Par ailleurs, FNE souhaite que soient tirées les leçons de l’application du protocole de Kyoto. Fixer des objectifs juridiquement non contraignants sans obligation de résultat peut être un succès diplomatique mais certainement pas écologique !





France Nature Environnement aurait souhaité une présidence citoyenne





Par ailleurs, FNE regrette que sa demande d’une présidence française qui permette réellement de rapprocher l’Europe des citoyens n’ait pas été entendue.





Sébastien Genest poursuit :



« La France prend le risque d’une présidence hors sols. Malgré leur qualité, les conférences organisées ne permettront cependant pas d’impliquer réellement, les responsables politiques, économiques et associatifs présents sur tous les territoires. Si nous ne voulons pas que les « non irlandais » se multiplient, il faut réfléchir maintenant aux conditions de l’implication citoyenne. Le rôle des associations est de ce point de vue essentiel ! ».



FNE souhaite que la France n’enterre pas la directive pour la protection des sols







FNE regrette que l’administration française se fasse le relais de certains lobbys industriels qui veulent enterrer ce texte dont les enjeux écologiques, scientifiques et économiques sont pourtant majeurs. FNE a d’ailleurs décidé de ne pas participer au semblant de concertation qui a été organisé au dernier moment et alors que les dés sont jetés.







Selon Arnaud Gossement, porte parole de FNE :



« Sauver la directive sols est pour FNE une priorité absolue. Nous sommes consternés de voir que l’administration se fasse le relais de certains lobbys pour enterrer ce texte dans l’indifférence générale. FNE dénonce la stratégie qui consisterait à inscrire ce texte à l’ordre du jour tout en présentant une version que l’on sait inacceptable pour les autres Etats membres ».





FNE souhaite que la France ne recule pas sur les émissions de CO² des voitures







Le projet de règlement sur les émissions de CO2 des voitures neuves devait limiter les émissions à 120g de CO2/Km pour 2012. Malheureusement, ce projet est déjà affaibli à la veille de la Présidence par le dernier accord Franco-Allemand : 138g de CO2/km pour 2015. A force de reculer on n’avance plus !







Pour Michel Dubromel, responsable transports de FNE :



« FNE se réjouit de que la révision de la directive Eurovignette soit à l’ordre du jour pour permettre une intégration des coûts externes du transport routier (bruit, pollution, congestion). Malheureusement, les diverses mesures prises par le Gouvernement face à la hausse du prix du carburant nous font sérieusement douter d’une réelle volonté de réduction des émissions liées au transport routier de marchandises. »



FNE regrette le télescopage des calendriers Grenelle et Présidence française



Le 3 octobre, en plein cœur de la présidence française, commencera enfin la discussion au Parlement du premier projet de loi post Grenelle. FNE s’inquiète de ce télescopage de calendriers et du retard pris dans la mise en oeuvre législative du Grenelle.