Communiqué de presse

Priorités, moyens, agenda, la formule d’une conférence réussie

Publié le 13 septembre 2012

Energie, biodiversité, santé, fiscalité et gouvernance. Pour chacune des tables rondes organisées à l’occasion de la conférence environnementale pour la transition écologique, les ONG défendront leurs objectifs en faisant tout pour que ces derniers influent sur l’action du gouvernement en matière d’environnement. Pour atteindre chacun de ces objectifs, le gouvernement devra afficher les moyens qu’il entend mobiliser ainsi qu’un agenda précis. Passage en revue de nos principales propositions.




Energie : se prémunir d’une crise sociale et investir pour l’avenir



La table ronde consacrée à l’énergie abordera principalement le débat prévu à l’automne. Cette table ronde devra établir le cadrage général de ce débat ainsi que les règles permettant de bien articuler ce débat avec le projet de loi qui sera voté à la fin du premier semestre 2013. La France doit s’engager dans la transition énergétique, la réduction des consommations, réduction de la production d’électricité d’origine nucléaire et augmentation de la production d’énergie renouvelable. Entre la hausse du coût des carburants et les annonces répétées de hausse du prix du gaz et de l’électricité, le gouvernement n’a pas d’autre choix sauf à accepter d’être confronté rapidement à une grave crise sociale générée par la généralisation de la précarité énergétique. Après les citoyens, elle frappera de plein fouet l’économie : agriculture, industrie, transports. Nul ne sera épargné.



Biodiversité : prioriser la SNB et stopper l’artificialisation des sols



La biodiversité, parent pauvre de la réflexion environnementale, n’échappe pas à la réalité sociétale. Alors que l’on constate son déclin alarmant, on découvre les services économiques et sanitaires essentiels qu’elle nous rend. Il est prioritaire d’endiguer l’artificialisation qui ronge les territoires naturels et agricoles. Par ailleurs, la stratégie nationale pour la biodiversité doit devenir la priorité du gouvernement, engageant l’ensemble des Ministères. Parmi les autres priorités, figurent notamment la mise en œuvre d’urgence des plans nationaux d’action favorables aux espèces les plus menacées, la réduction des pesticides, la gestion rationnelle de l’eau, la préservation des zones humides, les outils juridiques et de financement pour la trame verte et bleue (TVB), de même que l’éducation à l’environnement au plus haut niveau de l’enseignement.



Santé : rendre l’air respirable et l’eau potable



En France, 50 000 personnes sont atteintes d’une insuffisance respiratoire grave, 30 % de la population présente une allergie respiratoire. Selon l’OMS, 42 000 décès sont liés en France aux pollutions aux particules fines émises majoritairement par les véhicules diesel… La lutte contre la pollution de l’air par les véhicules les plus polluants doit être prioritaire tant pour des raisons écologiques pour des raisons de santé publique. Cette lutte passera notamment par la mise en place d’une logistique urbaine sortant les camions de marchandises de nos villes ainsi que la suppression des avantages fiscaux dont bénéficient les moteurs diesel. Par ailleurs, nous devrons d’une manière ou d’une autre, débarrasser nos cours d’eaux et nos océans des traitements médicamenteux (antibiotiques, traitements hormonaux…), de leurs pesticides et de leurs nitrates (algues vertes, perturbation du cycle de reproduction, apparition de résistances dans le milieu…). Notre santé dépend aussi de celle des écosystèmes.



Fiscalité : réformer pour arrêter de vivre à crédit



La transition écologique nécessite certains investissements qui impliquent la mise en place de nouveaux mécanismes financiers. Ces mécanismes devront inclure différents principes : pollueur-payeur, affectation environnementale des contributions perçues, soutien accru à l’adaptation des populations et des activités économiques les plus exposées. Il faudra engager la suppression progressive des subventions et investissements nuisibles à l’environnement, tels la défiscalisation du kérosène, le bonus fiscal au diesel ou encore les projets d’aéroports de Notre-Dame-Des-Landes ou de Mayotte.



Gouvernance : tout le monde doit pouvoir participer



La gouvernance à cinq (Etat, collectivités, syndicats patronaux, syndicats salariés et ONG) issue du Grenelle, a permis, à l’échelon national, de favoriser le dialogue entre les parties prenantes. Malheureusement, cette gouvernance n’est pas descendue jusqu’aux territoires. Il est essentiel de territorialiser cette nouvelle forme de démocratie en veillant à ne pas la limiter aux instances à vocation strictement environnementale. L’environnement ne doit plus être seulement la cerise sur le gâteau.



Sans la définition d’objectifs précis, s’accompagnant de moyens financiers adaptés et d’un agenda détaillé, la conférence environnementale ne sera qu’une réunion de plus. La concertation est un moyen et non une fin. Nous ne sommes pas là pour faire du théâtre mais bien pour écrire, avec l’ensemble des parties prenantes, le scénario partagé de la transition environnementale comme moyen de sortir de la crise.



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