Communiqué de presse

Rencontre Nicolas Sarkozy : une explication franche mais utile

Publié le 19 décembre 2008

Le Président de la République a reçu ce jour les représentants des associations et ONG de défense de l’environnement pour leur livrer son analyse de l’accord intervenu sur le Paquet énergie climat à Bruxelles, le 12 décembre 2008. Nicolas Sarkozy s’est aussi exprimé sur les réactions des ONG à cet accord. Compte rendu et analyse par France Nature Environnement.


 

I. Compte rendu des propos du Chef de l’Etat


 

Des négociations difficiles. Le Président de la République a insisté sur la difficulté des négociations et sur le caractère selon lui « historique » de l’accord. Il a précisé avoir « mis tout son poids dans la balance » pour obtenir un accord qui ouvre la voie au sommet de Copenhague. Selon Nicolas Sarkozy, la difficulté des négociations tient notamment à la préoccupation de certains Etats de prévenir des « explosions sociales » et au défi que représente l’adaptation des économies nationales, notamment celles des Pays de l’Est, aux exigences du Paquet énergie climat.


 

Pour le Chef de l’Etat, l’accord du 12 décembre a aussi permis une « prise de conscience environnementale ». Il a indiqué que la France resterait leader sur ce dossier. Il s’est montré optimiste sur la suite des négociations, grâce notamment à l’arrivée d’une nouvelle administration américaine à la suite de l’élection du Président Barack Obama.


 

Sur la position des ONG. Le Président de la République a souhaité s’entretenir très vite avec les ONG qui ont souligné les insuffisances de l’accord sur le Paquet énergie climat au regard des espoirs et de l’urgence écologique. Nicolas Sarkozy a exprimé son incompréhension, estimant que l’accord conclu correspond aux analyses des associations.


 

Pour le Président de la République, une critique, jugée trop dure, des négociations pourrait paradoxalement fragiliser la position des négociateurs les plus volontaires et ambitieux.


 

Nicolas Sarkozy a rappelé qu’il n’est élu « que depuis 19 mois » et que tout ne peut être fait tout de suite dans un contexte social et économique très difficile.


 

II. L’analyse de France Nature Environnement


 

Sébastien Genest, Président de FNE déclare : « Au lendemain de Poznan, nous n’avons pas le temps de contempler le rétroviseur ni de refaire le match ; il faut avancer grâce à un plan de relance vraiment vert. Certes les objectifs du Paquet énergie climat sont meilleurs que les moyens prévus. Certes le Paquet énergie climat a été victime de la politique du plus petit dénominateur commun, en cours dans les négociations diplomatiques. Mais, pour 2009, nous avons une feuille de route – celle du Grenelle -, un objectif – Copenhague - et un impératif : une relance verte ».


 

Le verdissement du plan de relance. France Nature Environnement par la voix de son porte parole a souligné que les associations ont été un moteur du changement, notamment depuis le Grenelle de l’environnement. Les associations sont critiques lorsque cela est nécessaire, forces de proposition en permanence.


 

FNE est consciente, à la fois des possibilités d’amélioration de l’accord du 12 décembre mais aussi des conséquences qui se seraient produites en cas d’absence d’accord. FNE s’est d’ailleurs exprimée à plusieurs reprises à ce sujet par voie de communiqués de presse.


 

France Nature Environnement a souhaité que le plan de relance annoncé par le Président de la République traduise le « new deal écologique » annoncé dans son discours de restitution des conclusions du Grenelle, le 25 octobre 2007. Ce plan de relance est l’occasion de traduire dans les faits, non seulement les engagements du Grenelle mais aussi les objectifs du Paquet énergie climat.


 

FNE a demandé au Chef de l’Etat et obtenu qu’une réunion de toutes les parties prenantes du Grenelle soit organisée dés début janvier pour que soient mises sur la table des proposition de verdissement du plan de relance.


 

Pour FNE, le discours volontaire du Chef de l’Etat ne doit pas être contredit par des décisions administratives ou des annonces contradictoires. FNE a ainsi regretté que le financement de programmes autoroutiers puisse être présenté par le Premier ministre comme un symbole du plan de relance.