Communiqué de presse

Tunnel du Gothard : le bout du tunnel n’est plus très loin

Publié le 14 octobre 2010

Demain, le percement du tunnel ferroviaire du Gothard qui traverse les Alpes suisse aboutira. Long de 57 kilomètres il sera le tunnel ferroviaire le plus long du monde. Réaction de la fédération France Nature Environnement.



Le transfert de la route vers le rail financé par les poids lourds



Nouvelle ligne transalpine, le tunnel constituera une étape fondamentale pour le transport des personnes et des marchandises entre le nord et le sud du massif alpin. Le tunnel ferroviaire du Gothard sera un outil supplémentaire du transfert de la route au rail.



D’un coût de 7 milliards d’Euros, le tunnel est financé en partie par la « Redevance Poids Lourds Liée à la Prestation » RPLP. Mise en place depuis 2001, la RPLP est une redevance d’usage qui prend aussi en compte les coûts externes des transports. Cette réalisation démontre qu’une politique volontariste permet de passer des discours aux actes, d’une politique générale sur le transfert modal à sa mise en œuvre.



Côté français, un « volontarisme » frileux et sans moyen



En France, de nombreux projets dans les Alpes et les Pyrénées, concernant aussi bien les voyageurs que les marchandises, sont en gestation depuis de nombreuses années sans réalisation concrète à ce jour. Actuellement, près de 30 000 poids lourds traversent quotidiennement les Pyrénées ou les Alpes Françaises.



C’est bien parce que la question du financement demeure sans réponse, que les projets ferroviaires n’avancent pas. Les autorisations « exceptionnelles » de circulation des 44 tonnes se multiplient sur le territoire, l’opposition à la Taxe Kilométrique Poids Lourds, le RPLP à la française, s’étend… Les projets routiers et le lobbying pro-routier contrarient ainsi le développement du fret ferroviaire.



Remettre la politique et les camions sur les rails



La part du fret ferroviaire décroit en France alors que l’objectif du Grenelle de l’Environnement a pour ambition de porter la part des transports alternatifs à la route de 14 % à 25 % à l’horizon 2020.

Pour Michel Dubromel, pilote du réseau Transports et Mobilité Durables : « la question des transports de marchandises à travers les 2 principaux massifs montagneux français doit faire l’objet d’un débat public. France Nature Environnement en avait déjà demandé un en 2001 pour les liaisons ferroviaires transalpines.»



FNE va saisir l’Etat pour que la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) soit mandatée en 2011 pour organiser un débat public sur la question des transports de marchandises et de personnes vers la péninsule ibérique et à travers les Alpes Françaises.



Avec une vision plus globale et plus respectueuse de l’environnement, la France devrait être capable, elle aussi, de voir plus loin que le bout de ses montagnes.



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