Communiqué de presse

Xynthia : une enquête publique bien tardive

Publié le 13 avril 2010

Le premier ministre a réuni mardi 13 avril à Matignon un conseil interministériel sur les suites de la tempête Xynthia. Il a également annoncé la tenue d’une enquête publique. FNE prend note de cette reconnaissance, toutefois trop tardive, de l’utilité de la concertation.



Après plusieurs jours de flottement, François Fillon a déclaré qu’il n’y avait pas de remise en question par le gouvernement des zones noires, la tenue d’une enquête publique et la nomination de «délégués à la solidarité».



« Le gouvernement a joué la partie dans le désordre. FNE ne saurait reprocher à l’Etat de réagir enfin avec la fermeté nécessaire. Mais ces démarches contraignantes auraient dû être entreprises en amont, regrette Christian Garnier, vice-président de la fédération. En toute logique, la concertation doit aboutir à une enquête publique et précèder la prise de décision, et non l’inverse. Toutefois, c’est une bonne chose que des postes de médiateur (délégué à la solidarité), soient mis en place, même si il est triste de devoir en arriver là. »



Eviter les traumatismes d’une action à la hussarde



Avec cette reconnaissance de la nécessité d’une l’enquête publique, le règlement de l’affaire Xynthia s’inspire d’une procédure qui a fait ses preuves, celle des plans de prévention des risques naturels. Benoît Hartmann, chargé de mission à FNE poursuit : « Si ces outils ont été inventés, c’est entre autres pour éviter le traumatisme lié à une action « à la hussarde », déresponsabilisante, et pas forcément plus efficace que de simples décrets. » L’information la plus large et la plus exhaustive permet de responsabiliser les personnes exposées aux risques et s’avère indispensable à la mémoire défaillante des catastrophes.



Le pire aurait-il pu être évité ?



« Lors du Grenelle de l’Environnement, FNE avait demandé qu’on ne laisse pas la délivrance des permis de construire entre les mains des seuls maires dans les zones à risques, rappelle Christian Garnier, mais que cette compétence, soit en matière de risque, déléguée directement à l’Etat, c’est-à-dire aux préfets. Cela aurait permis d’échapper à la lâcheté ou à l’inconséquence de certains élus, dans un contexte de pression foncière et de spéculation éhontée ».



Et le reste de la France ?




Pour Benoît Hartmann, chargé de mission aménagement durable du territoire de FNE : « surfer sur le choc et l’émotion est sans doute utile pour mobiliser, mais devra-t-on attendre que des catastrophes touchent toutes les côtes françaises pour enfin prendre nos responsabilités ? Combien de Xynthia faudra-t-il pour comprendre que le niveau de la mer monte et avec lui notre exposition au risque ?! ». C’est donc une stratégie nationale qu’il faut engager d’urgence.





Deux ans pour prendre nos responsabilités et prévenir plutôt que de tenter vainement de guérir





FNE, par la voix de son président Bruno Genty, demande aux députés et au Gouvernement de tirer toutes les conséquences du drame et de profiter du vote du Grenelle II en mai pour prendre deux mesures :



1. Intégrer dans la loi Littoral un troisième pilier, la prévention des risques naturels



2. Généraliser les plans de prévention des risques d’inondation d’abord sur le littoral, puis le long des voies d’eau, chenaux et étiers sur la bande littorale et enfin sur l’ensemble du territoire, DOM-COM compris, dans un délai de deux ans, faute de quoi des sanctions financières devraient être prises, assorties d’un retrait de compétence en matière d’urbanisme et d’aménagement.



Télécharger ce communiqué en format PDF.

🦔📣 Faites un don et donnez une voix à la nature ! Défiscalisation possible jusqu’au 31 décembre 💚