Fil d'Ariane
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"Allô ? Je peux pas te parler, je suis dans une poubelle !"
L’objet inutile du mois : le téléphone jetable. Toutes les inventions, même les plus aberrantes, ont une histoire. Cette fois-ci, il s’agit d’une conductrice américaine énervée qui, en plein embouteillage, après une conversation, aurait voulu jeter son téléphone par la fenêtre de sa voiture mais aurait hésité. C’est ainsi qu’est née en 1999 l’idée du téléphone jetable, le téléphone qui cède à nos colères…
Techniquement, c’est impressionnant : le téléphone est en papier, épais comme trois cartes de crédit. Des encres conductrices ont remplacé les circuits.
Paroxysme de la culture du tout jetable, l’idée n’a pas connu un franc succès de notre côté de l’Atlantique. En effet, les téléphones mobiles en France ne sont pas encore à usage unique. En revanche, la plupart des téléphones portables qui ne fonctionnent plus ne sont aujourd’hui pas recyclés. Selon une étude de TNS Sofres1, réalisée en 2010 pour l’Association française des opérateurs mobiles (Afom), 52% des Français ont gardé leur ancien téléphone, et seuls 16 % l’ont déposé en vue du recyclage. Parmi ceux qui ont conservé leur téléphone, 25% souhaitaient le jeter mais ne savaient pas où le déposer. Pourtant, les points de collecte se multiplient : opérateurs de téléphonie mobile, magasins de vente de matériel téléphonique, associations axées sur le recyclage et le réemploi2. Plusieurs sociétés se sont même spécialisées dans le rachat des anciens téléphones portables en vue de les revendre ou les recycler.
Mais malgré tout, nos appareils ne sont pas construits pour durer. L’obsolescence programmée est devenue la règle et les téléphones ne dépassent guère l’âge de trois ans. Rappelons-nous. Il n’y a pas si longtemps, les objets durables avaient la côte : les rasoirs avaient des lames interchangeables, les stylos et briquets étaient rechargeables, les cabas réutilisables, les bouteilles consignées. Les vêtements, de bonne qualité, traversaient les générations. Utilisés plusieurs fois et pendant plusieurs années, ils évitaient le gaspillage de ressources et d’énergie et la production de déchets.
Et si on repassait en mode durable ?
1Observatoire sociétal du téléphone mobile - AFOM / TNS Sofres - 6ème édition de l’étude annuelle (2010) : http://www.tns-sofres.com/_assets/files/2010.10.19-afom.pdf
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2 Les Ateliers du Bocage et de nombreuses communautés Emmaüs collectent les téléphones portables en vue de leur réemploi ou de leur recyclage. Les points de collecte : http://www.ateliers-du-bocage.com/carte-collecte-telephone-portable-emmaus.html
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