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Amérique du Nord : le loup en ligne de mire

Publié le 16 mai 2011

Au début du mois de mai 2011, l’administration américaine a retiré le loup des Rocheuses de la liste fédérale des espèces protégées de l’Idaho et du Montana. Au Canada, depuis le mois de février 2011, les quotas de loups dans le Yukon sont en révision.

Aux Etats-Unis

Après un imbroglio juridique qui dure depuis 2009, le Congrès des Etats-Unis est intervenu pour retirer le loup des Rocheuses de la liste des espèces menacées. Cette décision implique que le loup pourra à nouveau être chassé dans les États de l’Idaho et du Montana, et dans une partie de l’Utah situé à l’ouest de la chaîne montagneuse, et en partie dans l’Oregon et l’État de Washington au nord-ouest. En revanche, le loup reste protégé dans le Wyoming, État où le ressenti contre le loup est le plus marqué.


Le loup avait disparu des Rocheuses dans les années 90. Des opérations de réintroduction de l’espèce ont été entreprises. Actuellement, la population est estimée à un peu plus de 1 600 loups.


Selon les associations de protection du loup, cette décision est entre autres liée aux prochaines échéances électorales. Les chasseurs et les éleveurs constituent un enjeu électoral fort. Il est probable que la Maison blanche ne se soit pas opposée à cette décision pour soutenir le Sénateur démocrate du Montana qui n’est pas en bonne posture.


Au Canada


Le Canada étudie actuellement une révision de sa politique de contrôle de la population de loups dans la région du Yukon où la destruction de cette espèce est interdite ainsi que le « gaspillage » de sa fourrure. Les chasseurs et trappeurs sont néanmoins autorisés à tuer 130 loups par an sur une population estimée entre   4 000 et 5 000 loups. Le Canada qui mène cette politique depuis une vingtaine d’années dans le Yukon souhaite en dresser un bilan et voir s’il est nécessaire de procéder à des modifications.


Des consultations publiques se déroulent depuis le mois de février 2011 dans diverses communautés de cette région. Globalement, la population refuse de revenir à des campagnes d’abattage massif des loups, comme cela avait été mené par le passé. En revanche, les chasseurs et les membres de communautés rurales souhaitent des quotas d’abattage plus importants. Selon eux, le loup a un impact trop important sur les caribous et les orignaux. Les chasseurs demandent également à être rétribués pour ce travail d’élimination du loup.


Pour l’heure, aucune décision n’est prise. Le président du Conseil de gestion de la harde des caribous de la rivière Porcupine reste prudent. Il rappelle que le loup joue un rôle important dans l’écosystème et qu’il est nécessaire que ce rôle soit conservé.

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