Fuite d’uranium sur le site du Tricastin : Areva-Socatri définitivement condamnée
Mardi 26 novembre, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi déposé par Socatri après sa condamnation pour pollution des eaux à la suite d’une importante fuite d’uranium survenue en juillet 2008 à l’usine du Tricastin. Une décision de poids en matière d’environnement.
La société Socatri est chargée de la maintenance et du démantèlement de matériaux radioactifs, ainsi que du traitement des effluents radioactifs et industriels des sociétés Areva du Tricastin.
En juillet 2008 au matin, une fuite au niveau du système de rétention d’une cuve avait entrainé le rejet de plus de 74 kg d’uranium dans les cours d’eau avoisinants. Les effluents chargés d’uranium ont contaminé les eaux superficielles, de sorte que différentes interdictions ont été prises (baignade, consommation d’eau). FNE s’était constituée partie civile aux côtés d’autres associations dont FNE PACA.
En septembre 2011, la Cour d’appel de Nîmes avait reconnu la société du délit de pollution des eaux et du délit de non déclaration immédiate d’incident. Au vu de l’ampleur des faits elle a été condamnée à 300 000 euros d’amende et 230 000 euros de dommages et intérêts. Areva-Socatri n’avait pas souhaité en rester là et avait saisi la cour de cassation.
Hier, la Cour de cassation a tranché en rejetant définitivement le pourvoi des pollueurs. Cette décision devrait avoir un impact important, la Cour de cassation ayant jugé que le délit de pollution des eaux est constitué dès lors que le déversement conduit les autorités publiques à prendre des mesures de restriction d’usage de l’eau et/ou d’interdiction de baignade.
FNE est satisfaite de cette décision juste pour l’environnement. Cette société, et sa société mère, AREVA, ont fait preuve de négligences inacceptables dans la gestion de ses déchets radioactifs. Pourtant, les activités nucléaires de la société AREVA nécessitent une rigueur sans failles, notamment du point de vue de la gestion de ses déchets, pour éviter des risques graves et inutiles pour l’environnement.