Le GNL, premier pas vers des alternatives au fioul lourd pour le transport maritime

STX France et le groupe MSC Croisières ont signé, mercredi 6 avril, une intention de commande qui portera sur 4 nouveaux paquebots. Une bonne nouvelle pour le chantier naval STX de Saint-Nazaire mais quid pour l’environnement et la santé publique ? France Nature Environnement soutient l’initiative de MSC Croisières d’utiliser le GNL comme carburant pour ces nouveaux paquebots et demande : la généralisation des alternatives au fioul lourd pour toutes les nouvelles constructions de navires et la mise en place d’un dispositif retrofit sur les navires les plus polluants.

France Nature Environnement a mené plusieurs campagnes pour sensibiliser l’opinion publique quant à la question de la pollution de l’air des navires de croisière. Lors de sa campagne « la croisière abuse » réalisée en partenariat avec les ONG NABU et Transport et Environnement (T&E), FNE a mesuré la qualité de l’air à proximité du Port de Marseille, avec des résultats édifiants ! L’occasion de s’indigner à propos d’une pollution aussi méconnue que délaissée par les autorités. Les émissions des navires sont un vrai sujet de santé publique, on estime que la pollution de l’air lié aux émissions de soufre des carburants des navires cause 50 000 décès en Europe uniquement^[1]. Parmi les principaux polluants relevés, on trouve : le SO₂, les particules fines (PM_2,5 et PM₁₀), le black carbon (carbone suie) ou encore les COV.

FNE soulignait également l’existence de solutions techniques pour remédier à cette pollution comme le changement de carburant, l’installation de filtres moteurs ou encore le développement de systèmes d’alimentation électrique à quai. FNE se réjouit ainsi du choix de MSC Croisières d’utiliser le GNL comme carburant marin remettant ainsi en cause un des fondamentaux du shipping : l’utilisation du fuel lourd extrêmement polluant ! En effet, pour répondre aux exigences de réduction des émissions de gaz et de particules par les navires, le GNL est une alternative intéressante. Comparée à celle du fuel lourd traditionnel, la combustion du GNL génère des réductions de 100% des oxydes de soufre et des particules fines, 80% des oxydes d’azote et 20% du CO2. A l’heure actuelle, le GNL est le carburant carboné le plus efficace d’un point de vue environnemental et qui peut satisfaire le plus rapidement les exigences normatives, des points de vue technique et opérationnel.

Soulignons également le vote d’une disposition dans la loi « Economie bleue » d’Arnaud Leroy, soutenue par FNE, visant à implanter dans les ports un nombre approprié de points de ravitaillement en gaz naturel liquéfié, et, d’autre part, d’un nombre approprié de bornes d’alimentation électrique à quai.

Aux armateurs désormais de se tourner vers les alternatives existantes en matière de carburant pour permettre la conciliation entre développement économique, social et environnemental. Pour rappel, d’après les mesures réalisées à Marseille, la pollution était 20 fois supérieure dans le terminal « croisières » du Grand port maritime près des paquebots par rapport au parc du Pharo sur les hauteurs de Marseille. FNE reste mobilisé contre la pollution de ces monstres flottants.

[1] Voir la référence ici.