Moins de 1% de proies domestiques dans le menu du loup allemand

Une étude allemande menée depuis le retour du loup il y a une dizaine d’année, révèle que le loup se nourrit presque exclusivement de proies sauvages.

Publiée dans la revue Mammalian Biology, l’étude en question réalisée par la Senckenberg Society for Natural Research à Görlitz concerne le régime alimentaire du loup. En effet, depuis le retour du loup en 2000 dans la région de Lusace, au nord-est de l’Allemagne, des chercheurs ont collecté plus de 3000 échantillons d’excréments et des restes de proies pour rassembler des preuves non digérées d’animaux comme des os, des sabots, des dents ou des poils.



L’analyse des données ainsi récoltées montre que les proies du loup se composent pour 96 % d’ongulés sauvages dont la majorité sont des chevreuils (55,3 %), suivis des cerfs (20,8 %) et des sangliers (17,7 %). Il y a ensuite 3 % de lièvres et » seulement moins de 1 % des proies sont des bêtes domestiques » précise le zoologiste Hermann Ansorge.



Cette composition de leur alimentation principalement en proies sauvages s’explique facilement. Le loup, animal craintif, préfère éviter l’homme ou les chiens et chasser en forêt plutôt que prés des fermes et habitations. » Aussi longtemps que les moutons et les autres animaux d’élevage seront bien protégés et qu’il y a un approvisionnement suffisant d’animaux sauvages, les loups ne risqueront pas une confrontation avec les clôtures électriques et les chiens de bergers » poursuit le scientifique.



L’étude des biologiques, s’est également intéressée à l’évolution des habitudes alimentaires des loups. Les résultats attestent d’une grande capacité d’adaptation des loups pour leurs besoins alimentaires. En effet, à leur arrivée dans les années 2000, les loups provenant de Pologne, habitués à chasser le cerf, ont continué à se nourrir de ces animaux. Très rapidement, en deux générations, ils ont adapté leur comportement de chasse aux forêts allemandes, le chevreuil y étant plus abondant et se révélant être une proie plus facile.



La population de loups de Lusace représente aujourd’hui, une dizaine de meutes. Hermann Ansorge précise que » le potentiel de conflit entre l’homme et le loup est très faible. Il n’y a vraiment rien qui puisse justifier de craindre le retour de cet animal. «