Actualité

Pour endiguer l’augmentation des allergies aux pollens, luttons contre la pollution

Publié le 10 avril 2015

Se balader, respirer du pollen, avoir une réaction allergique : le schéma semble inévitable pour les 30% d’adultes [1] allergiques aux pollens . Pleurs, éternuements, nez qui coule, démangeaisons, respiration difficile, toux, maux de tête, yeux rouges avec sensation de brûlures, de picotements, fatigue… ces symptômes touchent de plus en plus de personnes : le nombre aurait doublé en dix ans[2]. Comment est-ce possible ?


Comment la pollution atmosphérique accélère les allergies ?






Une partie de la végétation confie ses grains de pollen au vent dans l’espoir de féconder un organe femelle. Ce pollen en suspension est à l’origine des allergies mais toutes les espèces végétales qui utilisent le vent pour polliniser n’ont pas le même «potentiel allergisant». Celui-ci dépend de trois facteurs naturels : la nature des protéines contenues dans le pollen, la taille du grain et la quantité de pollen produite. (Voir le»>http://www.pollens.fr/le-reseau/les-pollens.php»>le tableau récapitulatif du potentiel allergisant des plantes réalisé par le réseau national de surveillance aérobiologique).


Dans ce cocktail aux allergies, un quatrième facteur entre dans la balance : la pollution de l’air. Cette dernière a une double action qui augmente le nombre de personnes allergiques :




  • La pollution de l’air nous rend plus faibles : elle altère les muqueuses qui tapissent nos organes respiratoires et les rendent plus perméables. Lorsqu’elles fonctionnent bien, ces muqueuses filtrent et empêchent les particules étrangères inhalées d’atteindre les parties profondes de nos poumons. La pollution atmosphérique les abîme. Plus perméables et moins fonctionnelles, ces muqueuses filtrent donc moins les allergènes.


  • La pollution de l’air rend les allergènes plus forts : les polluants chimiques interagissent avec les grains de pollens et les transforment : la réaction chimique peut alors fortement augmenter le pouvoir allergisant des grains inhalés.



Le changement climatique également en cause.


En plus de la pollution de l’air, le dérèglement climatique participe aussi à l’accroissement du nombre de personnes allergiques. Ainsi, plusieurs études ont récemment démontré que l’élévation des températures rendent certains pollens plus allergisants tout comme l’augmentation de la concentration en CO2. Ces changements interfèrent également dans le cycle de pollinisation en augmentant, par exemple la durée de pollinisation et donc la production de pollen.


Ces allergies aux pollens illustrent l’une des nombreuses problématiques du changement climatique : celle d’une dégradation croissante de notre environnement qui atteint notre santé et donc de notre qualité de vie. Ce que nous disent ces allergies, c’est qu’agir contre ce dérèglement, n’est pas uniquement une question d’avenir mais bel et bien de présent. A vos souhaits…




[1] Source : ANSES«>https://www.anses.fr/fr/content/exposition-de-la-population-g%C3%A9n%C3%… - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail



[2] Source : Réseau»>http://www.pollens.fr/le-reseau/allergie.php»>Réseau National de surveillance aérobiologique