Pesticides, Politique Agricole Commune, souveraineté alimentaire durable : les champs d’actions du Réseau Agriculture

Victoire ! Le 31 janvier 2020, le Conseil constitutionnel a validé l’interdiction de produire et d’exporter des pesticides interdits sur le sol européen vers les pays tiers en reprenant les arguments de France Nature Environnement ! Une demande portée par la fédération depuis les États généraux de l’alimentation pour que les acquis français et européen en termes d’évolution du modèle agricole et des usages de pesticides puissent bénéficier aussi à l’environnement et à la santé humaine par-delà les frontières.

Au-delà des décisions de justice, la crise sanitaire qui a marqué l’année 2020 a révélé, s’il en était besoin, l’impérieuse nécessité de relocaliser la production agricole, de développer les marchés de proximité et d’engager l’agriculture française vers une souveraineté alimentaire durable. Le Conseil d’administration de France Nature Environnement, qui a auditionné le réseau agriculture en janvier, a validé ses orientations stratégiques pour les 3 prochaines années : mise en avant de l’agroécologie avec un accent particulier sur le changement climatique, la préservation des sols et l’alimentation, dans une orientation phare vers la santé globale, le concept « One Health ».

L’ équipe du réseau agriculture – 8 membres de Directoire appuyés par une coordinatrice et deux chargés de mission – s’est fortement mobilisée tout au long de l’année pour défendre une politique agricole commune (PAC) permettant de financer la transition agroécologique en participant au débat public et en agissant auprès du gouvernement français et des eurodéputé.e.s.

Dans la dernière ligne droite des négociations européennes, en lien avec le BEE et Pour une autre PAC, la fédération s’est associée à la campagne européenne de rejet du texte qui n’était pas suffisamment ambitieux. Nous avons également révisé notre positionnement sur l’agriculture de haute valeur environnementale (HVE) en demandant de revoir à la hausse l’ambition de cette certification issue du Grenelle de l’environnement et en demandant la suppression de l’une des voies d’accès.

Que ce soit avec les chiffres sur l’augmentation de 25% de l’usage des pesticides en 10 ans, les épandages de pesticides au plus près des riverains pendant le confinement, la réautorisation des néonicotinoïdes, ces pesticides dangereux pour les pollinisateurs ou encore l’expérimentation d’un affichage environnemental fondé sur la base de données Agribalyse, défavorable à l’agriculture biologique ou aux systèmes herbagers, l’année 2020 a mis encore une fois en lumière la nécessité, plus que jamais, de poursuivre la lutte pour changer de modèle agricole et alimentaire.