Communiqué de presse

Climat : la route de Copenhague est encore longue…. alors que le temps presse

Publié le 10 juillet 2009

Comme c’était prévisible, compte tenu des résultats de la réunion préparatoire de mardi, les pays du MEF* ne sont pas parvenus, hier, à s’accorder sur des objectifs chiffrés de réduction des émissions de GES. Réaction de FNE.

Un accord du G8 en trompe-l’œil. Les conclusions du G8 sur le climat semblent aller dans le bon sens : les 8 principaux pays industrialisés se sont engagés à un objectif mondial de 50% de réductions en 2050 et, pour cela, à réduire leurs émissions d’au moins 80%.

Mais la déclaration finale du G8 comporte de nombreuses lacunes : aucun objectif à moyen terme, pas d’accord sur une date de référence pour mesurer les réductions et surtout pas de chiffres pour le financement, l’aide à l’adaptation et à l’atténuation dans les pays émergents. Dans ces conditions, il n’y a guère lieu de s’étonner que les pays émergents refusent de s’engager…

Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU, a d’ailleurs déploré l’insuffisance du compromis a minima, regrettant que les pays développés n’aient pas profité pleinement d’une occasion qui risque de ne pas se représenter.

Pas d’accord au MEF. Le Forum des Economies Majeures s’est donc contenté de se rallier à l’objectif d’un réchauffement maximal de 2°C. Mais cet objectif, ambitieux, n’a aucun sens s’il ne s’accompagne pas de mesures de réductions des émissions tout aussi ambitieuses. Or, le FEM s’est refusé à tout engagement chiffré de réduction d’émissions.

L’argent : le nerf de la guerre ! « A cinq mois des négociations de Copenhague, la situation est inquiétante… De toute évidence, la promesse des pays industrialisés de faire des efforts et d’assumer leur responsabilité historique ne suffit plus : c’est du concret, des aides financières et non plus des déclarations qu’il faut mettre sur la table. Qu’attendent les dirigeants du G8 pour proposer des financements chiffrés ? » déclare Sébastien Genest, président de FNE.

• L’Agence Internationale de l’Energie a récemment rappelé que les besoins d’investissements publics et privés sont de 300 milliards de dollars supplémentaires par an d’ici à 2020 pour l’énergie.

• Le rapport Stern indique que le déploiement de nouvelles technologies énergétiques requière 66 milliards de dollars par an d’ici à 2030.

• D’après la Commission Européenne, pour réduire la déforestation de moitié (responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre), il faudrait entre 15 et 25 milliards d’euros par an d’ici 2020. Les besoins pour l’adaptation sont de l’ordre de 10 à 40 milliards d’euros par an d’ici 2020 pour la Banque Mondiale. Tous ces besoins représentent grosso modo 10% des dépenses militaires annuelles dans le monde.

Il faut désormais attendre le sommet du sommet du G20 à Pittsburgh, en septembre….En reportant le chiffrage des soutiens financiers au sommet du G20, le G8 retarde d’autant l’avancée des négociations pour Copenhague.

Les revendications de France Nature Environnement. FNE rappelle ses réserves sur le fond et la forme des négociations. Sur la forme, FNE regrette la faible implication des citoyens par les exécutifs nationaux. Sur le fond, FNE souhaite que l’attention portée à l’objectif ne masque la question des moyens et des financements ni, surtout quelques fausses solutions type stockage de carbone, mécanismes de compensation volontaire, agro carburants, méga camions, etc…

A quelques mois du Sommet de Copenhague, France Nature Environnement est inquiète et demande à la France et à l’Union Européenne et à la France de prendre de réels engagements.



* G8 + Chine, Inde, Corée, Brésil, Mexique, Indonésie, Afrique du Sud, Australie, Union Européenne





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