DéchetsLaisser (pas) brûler Les p´tits papiers
En préambule de la prochaine réunion de la Commission Consultative d’Agrément, qui étudiera le 3 octobre le ré-agrément d’Eco-folio, organisme chargé de financer le recyclage du papier, le ministère de l’Ecologie, annonce vouloir augmenter le volume du papier recyclé. Pour FNE, il faut arrêter de financer des incinérateurs avec l’argent prévu pour le recyclage pour permettre d’améliorer le taux de recyclage. Explications
Moins d’un papier sur deux recyclé
Depuis 2007, les papiers doivent être collectés séparément en vue de leur recyclage. A cette fin une filière de Responsabilité Elargie des Producteurs (REP) dédiée a été créée. Les producteurs de papiers versent une éco-contribution à l’éco-organisme Eco-folio, pour financer la « fin de vie » des produits papetiers, Eco-Folio reversant une partie de cette somme aux collectivités pour couvrir le surcoût de collecte que cela représente.
Après six ans, le bilan n’est pas très glorieux. Moins d’un papier sur deux est recyclé. Doit-on s’en étonner dans la mesure où 40% de l’enveloppe dont dispose Eco-Folio est affectée à l’incinération (environ 20 M€ sur un total de 50 M€ en 2011) ? Dans le cadre du ré-agrément de l’éco-organisme des papiers, FNE demande de changer le barème des soutiens pour encourager exclusivement le recyclage.
Un euro dans le tri pour en éviter cent dans l’incinération
Le ministère de l’Ecologie a annoncé sa volonté d’augmenter le recyclage du papier. Pour cela, il fixe un objectif de recyclage de 60% et augmente le soutien au recyclage de 65 à 80 € par tonne de papiers recyclés. Cela va dans le bon sens. Mais pour FNE, le message en direction des citoyens serait plus lisible et cohérent si l’argent prévu pour le recyclage ne continuait pas à soutenir l’incinération ou la méthanisation. En effet, le ministère annonce que « dix millions d’euros seront reversés à l’accompagnement au changement pour les collectivités devant progresser vers davantage de recyclage ou qui sont équipées d’installations d’incinération à faible rendement ».
Ces millions seraient mieux investis dans le soutien aux collectivités pour développer des collectes séparées des papiers d’une part et des emballages d’autre part. Il s’agit d’un modèle de collecte qui favorise des taux de recyclage plus élevés [1] et cela à des coûts moindres. Afin de limiter les coûts pour le citoyen, la priorité c’est d’optimiser les dispositifs de collecte, pas d’alimenter les incinérateurs.
Bruno Genty, président de FNE, rappelle la hiérarchie de prise en charge des déchets : « la priorité doit être donnée à la prévention, éviter d’émettre des déchets, puis au recyclage. L’apposition d’un Stop Pub et l’adoption d’éco-gestes au bureau peut permettre d’éviter près de 100 kg par personne et par an de déchets en papier. Les soutiens financiers apportés doivent traduire la hiérarchie des déchets : une tonne évitée doit être plus avantageuse qu’une tonne recyclée, qui coûtera elle-même moins cher qu’une tonne incinérée »
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