Lutte contre la déforestation : les mécanismes de défense en discussion

Aujourd’hui s’est déroulée, à l’initiative de la France, une conférence internationale sur la déforestation dans les grands bassins forestiers à l’origine de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Rappel des faits.

Huile de palme et soja, moteurs de la déforestation



Au Brésil, les forêts primaires sont détruites pour cultiver le soja qui alimente notre bétail et la canne à sucre pour produire du bioéthanol, tandis qu’en Indonésie, elles sont rasées pour l’huile de palme qui inonde déjà nos supermarchés et alimentera bientôt nos voitures. Ces deux pays sont ainsi entrés dans le top 4 des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre.



Pour Juliette Fatus, chargée de mission forêt à FNE : « Les pays industrialisés doivent assumer leurs responsabilités. Rentables aujourd’hui, ces filières démontrent la pleine mesure de leurs coûts écologiques, climatiques et humains. Il devient donc urgent d’agir sur les moteurs de la déforestation si nous souhaitons atteindre des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’huile de palme ne doit en aucun cas constituer une alternative envisageable aux carburants fossiles. »



REDD : un mécanisme prometteur dans la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts qui doit s’appuyer sur une gouvernance locale



La lutte contre le changement climatique implique nécessairement de lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts qui ont un rôle majeur dans le changement climatique. Au niveau international, cette préoccupation est au cœur du REDD (Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts), qui est en cours d’élaboration sous l’égide de l’ONU. La logique de l’initiative est de rendre la conservation et la protection des forêts plus rentable que la poursuite de leur dégradation. La création d’un mécanisme d’incitation économique ayant vocation à compenser les coûts de la non exploitation ou de l’exploitation mieux contrôlée de la ressource forestière suppose de disposer de fonds conséquents. Faisant suite aux accords de Copenhague de 2009, la conférence d’aujourd’hui doit discuter de la mise en place de REDD+, mécanisme de mobilisation rapide de fonds, en attendant la mise en place de REDD en 2020.



Pour Eglantine Goux, chargée de mission forêt internationale à FNE : « Il est essentiel que REDD s’appuie sur une réelle gouvernance locale intégrant les populations autochtones dans les processus décisionnels. REDD ne doit pas servir de caution à une politique néocolonialiste de la part des pays industrialisés. »



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