Communiqué de presse

Montagne de boues polluées sous la mer : Premiers pas vers des solutions raisonnées

Publié le 22 janvier 2010

Hier soir, jeudi 21 janvier, une délégation composée de Christian Garnier (FNE) Elodie Martinie-Cousty (UMIVEM), s’exprimant également au nom de Bretagne Vivante et Eaux et Rivières de Bretagne, André Dorso et Dominique Lefevre-Raude (Sémaphore) a été reçue par Thomas Degos, directeur-adjoint du cabinet de Jean–Louis Borloo, Michel Peltier et Pablo Libreros conseillers techniques. La rencontre a permis un tour d’horizon sur la question préoccupante des boues de dragage, et un examen approfondi du dossier très sensible du projet d’immersion dans la Baie de Quiberon de 30 000 m3 de vases contaminées au TBT provenant de la 2ème tranche des travaux de dragage du port de La Trinité-sur-Mer (56) dont les travaux ont commencé mardi dernier.



Sur le fond, la délégation a pu dire sa perplexité devant l’appréciation lénifiante des autorités locales qui minimise la portée du résultat des analyses de l’IFREMER. Elle a surtout dénoncé l’absence d’évaluation du risque résultant de la contamination avérée de ces boues, évaluation pourtant préconisée par l’IFREMER dans le cadre de l’instruction de ce dossier en mai 2008.



FNE et ses associations ont exprimé leur inquiétude sur les répercussions qu’aurait le rejet massif en mer de ces déchets pour le milieu naturel, mais aussi pour les professionnels de la pêche et de l’aquaculture, dans la perspective de la mise en place prochaine d’une éco-labellisation de ces activités.



L’incohérence a été soulignée entre un dossier monté en catimini en 1998 par le conseil général du Morbihan, dans un contexte dépassé où la prise de conscience des enjeux maritimes n’était pas faite, et le projet de parc marin présenté les services de l’Etat le 1er décembre 2009 sur Mor Braz où se situe la zone d’immersion des vases.



« Sur la forme », déclare André Dorso, président de Sémaphore, « nous avons apprécié l’écoute et le sérieux de nos interlocuteurs, et un état d’esprit constructif permettant la recherche de réelles solutions, ce qui tranche avec la manière dont le dossier a été conduit localement par le maître d’ouvrage. Il faut savoir que la population a été informée du projet de zone d’immersion par un article de presse, dix ans après la décision du conseil général ! »



Dans la perspective des discussions nationales qui vont s’ouvrir le 28 janvier prochain sur la question générale des boues de dragage, un premier échange a permis d’envisager les perspectives du devenir de ces déchets (plus de 700 millions de tonnes pour la seule façade atlantique) et les différentes pistes possibles aux divers stades : dragage, traitement, valorisation, décontamination, élimination…



Pour le port de La Trinité-sur-Mer, la délégation a demandé que des analyses complémentaires par carottage, avec un cahier des charges précis et partagé, soient diligentées le plus rapidement possible, et que les travaux de dragage soient suspendus dans l’attente des résultats. Une demande formulée par tous les maires de la presqu’île de Rhuys la semaine dernière auprès du Préfet. Ce n’est en effet que sur la base de données techniques et scientifiques précises que pourront être trouvées des solutions rationnelles.



La délégation a eu le sentiment d’avoir été écoutée. Elle espère que la raison l’emportera. Pour Christian Garnier, Vice-président FNE : «à une semaine de l’ouverture du Comité opérationnel consacré aux boues de dragage, la réponse au problème de la Trinité-sur-Mer constitue un test de la volonté de mettre en œuvre les engagements du Grenelle de la Mer, comme ceux de la Stratégie maritime récemment adoptée par le gouvernement».



Télécharger ce communiqué de presse en format PDF.