Objectif Monde Vivable : le manifeste
Alors que le climat se dérègle, que la biodiversité souffre et que toutes formes de pollutions menacent notre santé, la campagne présidentielle regarde ailleurs. Ces « 20 propositions pour 2022 » veulent replacer la transition écologique au cœur du débat public. Fruit du travail des 5 837 associations regroupées au sein de France Nature Environnement, elles apportent des solutions ambitieuses et pragmatiques aux défis qui se dressent devant nous. Les candidats à l’élection présidentielle doivent replacer l’urgence environnementale en tête de leurs programmes. A eux, désormais, de prendre leurs responsabilités. Et à vous, citoyens, de vous en emparer.
2050 se prépare aujourd'hui !
C’est à n’y rien comprendre : alors qu’ils devraient constituer l’obsession des candidats à l’élection présidentielle, les enjeux écologiques sont au contraire quasi-absents du débat public.
Avec cette campagne « Objectif monde vivable », France Nature Environnement veut inverser l’ordre des priorités en replaçant la lutte contre le changement climatique, la défense de la biodiversité et le droit à un environnement sain au centre de la vie démocratique française.
Nous le savons : l’élection présidentielle, à laquelle nos concitoyens et concitoyennes restent très attachés, est le moment où se cristallisent les grandes décisions stratégiques pour les années, les décennies, à venir. C’est particulièrement vrai pour l’environnement. La sauvegarde de notre planète doit s’imposer, non pas comme un supplément d’âme des politiques publiques, mais comme le cœur du projet national pour 2030, pour 2050. D’abord parce que les faits sont là : le climat se dérègle, la nature est saccagée, la santé des individus est mise à mal.
Mais aussi parce qu’il existe une incroyable effervescence écologique dans notre pays. Toutes les enquêtes d’opinion montrent que, si les Français placent le « pouvoir d’achat » en tête de leurs préoccupations, la santé et l’environnement arrivent juste derrière. Quant à la « sécurité », vaste sujet d’inquiétude également, elle concerne, aussi, évidemment, les domaines de l’alimentation, des risques industriels, ou de la qualité de l’air. De même, la vitalité des associations et des ONG sur ces sujets prouve que, partout, la société est engagée pour un mieux vivre global, entrainant des entreprises de plus en plus nombreuses à prendre conscience de l’importance de la transition.
Étrangement donc, ce sont les politiques qui sont à la traîne.
Par frilosité, par méconnaissance ou simple démagogie, parce qu’aussi le temps de la politique et le temps de la nature sont différents, les candidats semblent tétanisés, semblent incapables de mettre à l’agenda du prochain quinquennat les décisions qui permettront d’assurer un monde vivable au mitan du siècle. De leur côté, les médias se sont mis, dans les dernières années, à relayer aussi bien la vaste mobilisation de la « génération climat » que les rapports du GIEC. Mais il faut les aider, sur des sujets parfois techniques et complexes. Quant à nos concitoyens, ils sont massivement désireux d’entendre un discours écologique mature, réaliste et ambitieux à la fois, qui donne envie, qui permette de se projeter vers un futur désirable au-delà de l’horizon du prochain quinquennat. Eux aussi ont besoin que l’on clarifie la « feuille de route » de la transition, parmi la myriade de solutions, parfois antagoniques, qui s’offrent à eux.
C’est tout l’objet des 20 propositions que nous présentons ici, assorties d’un passage au crible des programmes, à date, des candidats. Sur les trois grands thèmes qui forment l’ensemble du projet environnemental (climat, biodiversité, santé), nous plaidons pour des mesures claires, fortes, et systémiques.
Parce que le monde dans lequel nous voulons vivre en 2050 se prépare dès aujourd’hui, à vous tous et toutes de vous en emparer !