COP21, Jour 8 : mettons un frein à l’immobilisme !

Publié le 8 décembre 2015

Demain, une première version finale de texte doit être publiée. Mais alors que l’échéance se rapproche, l’orientation des négociations n’est pas bonne. France Nature Environnement fait le point.

Des allocutions ministérielles bien fades

Lundi dernier, l’ouverture de la COP21 s’était faite en grandes pompes par les chefs d’Etat. Le message politique et l’ambition présentés semblait donner une vraie impulsion et un signal politique fort. Aujourd’hui, c’est au tour des ministres présents à Paris de se prêter au jeu des grandes prises de paroles officielles mais, la fadeur et la vacuité de leurs interventions s’est révélée être déconcertante. Des discours loin d’être de de bon augure…

Révision à la hausse des efforts de chacun : ne pas s’arrêter au milieu du gué

A ce jour, au moins deux choses font aujourd’hui consensus et devraient figurer dans le texte en ce qui concerne le « mécanisme de révision de l’ambition ». Comme son nom tente de l’expliquer, ce mécanisme vise à revoir l’ambition de l’accord - au travers des engagements pris par les Etats - dans les années à venir, notamment pour corriger le tir si le compte n’y est pas. Les deux points qui font consensus sont sa périodicité, établie en cycles de 5 ans et un point collectif sur leur mise en œuvre.
Si nous pouvons saluer ces premiers acquis, ils sont loin d’être suffisants. En effet, au-delà du simple point sur la mise en œuvre, il est nécessaire de créer un dispositif d’évaluation et de rehaussement de l’engagement de chaque Etat si l’objectif affiché est trop faible. Pas un simple « point ». Et ce point crucial n’est pas encore obtenu…

Lions lutte contre les changements climatiques et droits humains

La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment du respect des droits humains (transition juste, sécurité alimentaire, égalité des genres etc.). A ce stade, il est simplement fait mention des droits humains dans le préambule, ce qui ne leur confère pas de caractère contraignant. Nombre d’ONG se mobilisent aux côtés d’Etats tels que Le Mexique, les Philippines ou encore le Canada pour s’assurer que la lutte contre les changements climatiques et droits humains iront de pair dans l’accord.

Taxe sur les transactions financières : l’Europe rate le coche

Les pays européens viennent d’obtenir un accord en demi-teinte sur la taxe sur les transactions financières, censée dégager des ressources issues des produits financiers (actions et produits dérivés) pour la lutte contre les changements climatiques. En repoussant l’accord final à l’année prochaine et en ne définissant pas les contours précis du dispositif (assiette et affectation), l’Union européenne manque une occasion d’adresser un message fort à la communauté internationale réunie en ce moment dans le cadre de la COP21.