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FNE suspend sa participation au Groupe National Loup
Les actions et décisions initiées par le ministère de l’Écologie concernant la gestion du loup en France ont conduit FNE à suspendre sa participation au Groupe National Loup.
L’arrêté autorisant les chasseurs à prélever des loups lors de chasses en battue, à l’approche ou à l’affût, a été publié le 14 août 2014. Par cet arrêté, les chasseurs ont à présent la possibilité, sur la base d’un arrêté préfectoral, d’abattre un loup lors de chasses » ordinaires » et sans encadrement par les services de l’État. Et ce, sur 20 départements, y compris ceux où la présence du loup est embryonnaire.
FNE a dénoncé à de multiples reprises cette disposition, qui de plus a été prise dans des conditions incorrectes, d’une part sans saisir le Conseil National de Protection de la Nature et d’autre part en modifiant en cours de consultation publique le contenu de l’arrêté !
À cela, il faut ajouter le déclenchement de battues d’effarouchement du loup dans la zone cœur du Parc National des Écrins dans l’objectif de le refouler vers des secteurs où des tirs de prélèvements étaient autorisés.
Pour FNE, ces décisions et actions sont indignes d’un État moderne : celui-ci doit s’engager clairement sur le fond au lieu de naviguer à vue selon le pressions et il doit énoncer pour toutes les parties prenantes quelles sont les conditions pour une présence pérenne de l’espèce. Tout ce qui peut apparaître comme de la faiblesse par rapport à des groupes de pression dont l’objectif réel est la régression ou l’éradication de l’espèce est contre-productif, car leurs revendications sont sans limites et incompatibles avec les engagements internationaux de notre pays. Seul un portage assumé par l’État d’une nécessaire logique de compromis sera de nature à créer les conditions de la coexistence.
Dans ce contexte, devant la série de décisions et prises de position contraires à une gestion rationnelle et apaisante du dossier, et devant l’absence de réponses du Ministère aux interpellations de notre fédération, FNE a informé la ministre de l’écologie de la suspension de sa participation au Groupe National Loup.
Notre fédération n’est pas adepte de la politique de la chaise vide.
Considérant l’absolue nécessité du dialogue dans ce dossier complexe, elle a toujours tenu à participer à cette instance de concertation qui regroupe sous la responsabilité de l’État les acteurs concernés par le sujet. Depuis la création du Groupe National Loup en 1996, FNE a été assidue et a pu apporter des arguments étayés et raisonnables pour rechercher des solutions et pacifier les débats. Si aujourd’hui l’État navigue à vue au lieu de définir des perspectives de moyen terme, au gré des pressions et jusqu’à renier sa responsabilité et ses engagements internationaux, notre fédération n’a plus aucune raison de participer à une instance où le dialogue n’est plus qu’un vain mot qui masque une absence réelle d’écoute, de courage politique et de volonté d’assumer la complexité du dossier.
Celui-ci ne se résoudra pas par des déclarations de court terme ni par un déni de la réalité du retour et de la ré-installation de prédateurs dans des milieux où les conditions naturelles le permettent : cette question se pose de façon durable, et une société et un État modernes ne peuvent ni éviter d’en prendre la mesure ni faire semblant d’y répondre par le seul fusil.
Combien de temps faudra-t-il aux responsables politiques pour en prendre conscience, s’attacher à dépassionner le débat et s’engager à construire les conditions d’une coexistence pérenne ?