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Inquiétudes pour le caracal, lynx du désert
La découverte d’un caracal mort au bord d’une route de la province de Sidi Bel Abbès à 80 km d’Oran a mis en lumière la situation précaire de cette espèce en Algérie.
L’été dernier, la photographie d’un caracal renversé par une voiture avait mis en émoi les réseaux sociaux du pays. Un intérêt soudain qui a permis d’informer les Algériens quant à l’avenir incertain de ce félin.
Après la disparition de la plupart des autres félins, comme la panthère ou le guépard, le journal El Watan s’est interrogé sur le sort réservé au lynx du désert, le caracal. En Algérie, la sous-espèce Caracal algira se rencontre encore dans le nord du pays jusqu’à l’Atlas saharien, mais elle est peut être encore présente dans le Tassili et le Hoggar dans le sud du Pays.
Depuis 20 ans, l’espèce s’est faite très discrète au point que beaucoup la pensait disparue, mais des individus ont été retrouvés morts à Saïda en 2005, à Texenna (Jijel) en 2006 et en 2014 à Tiaret et à Sidi Bel Abbès et sa présence dans le massif de Collo (Skikda) est fortement soupçonnée. On le suppose également encore présent dans les forêts de la région montagneuse du Parc national d’El Kala (Tarf) et dans celles du massif forestier des Beni Salah (Guelma, Souk Ahras-Tarf).
Des observations d’adultes accompagnés de jeunes ont été rapportées ce qui pourrait constituer une bonne nouvelle. Mais les spécialistes estiment que ces observations plus proches des lieux habités et les collisions avec des véhicules sont au contraire le signe que les territoires favorables pour l’espèce sont en régression sous le coup du grignotage des milieux naturels par l’urbanisation et la construction d’infrastructures de transport dans des secteurs auparavant désertiques.
Pour l’heure, tout ceci n’est que spéculation tant les connaissances sur cette espèce sont lacunaires, mais il semble toutefois urgent de lancer sa sauvegarde. Le parc national des cèdres de Theniet El Had (Tissemsilt) a initié un suivi scientifique de l’espèce et une enquête a été lancée auprès des riverains du parc pour connaître sa répartition.
Le Caracal est protégé en Algérie. Son état de conservation à l’échelle internationale n’est pas jugé préoccupant, l’espèce étant commune en Afrique australe et en Afrique de l’Est. En revanche, si l’on considère ses populations à l’échelle de l’Afrique du Nord, l’espèce est à considérer comme menacée.
Comme le lynx européen, le caracal porte un pinceau de poils noirs au sommet de ses oreilles pointues. Son pelage est ocre, comme le sable du désert, et son corps est terminé par une queue courte. Comme le lynx, le caracal est un animal solitaire.