Jour 7 de la COP: une deuxième semaine pour un second souffle ?

En ce septième jour de COP21, les ministres sont désormais à pied d’œuvre pour faire sauter les nombreux verrous restants et trouver des compromis. France Nature Environnement fait le point.

Les ministres se sont répartis dans 5 grands groupes de travail

Afin d’être le plus efficace, la présidence Française a proposé que la suite des travaux se poursuivent dans le cadre de groupes de travail thématiques. 5 groupes ont ainsi été constitués :
sur l’adaptation : comment s’adapter aux effets des dérèglements climatiques ?
sur les finances : à quel hauteur les pays riches, grands responsables du réchauffement climatique aident les pays les moins avancés, pourtant première victime des dérèglements ?
sur la différenciation : comment répartir les efforts selon le degré de responsabilité en matière de réchauffement des pays (niveau d’émissions cumulées) et leurs capacités à agir (liés notamment à leur niveau de développement ?
sur l’objectif pré-2020 : Quels sont les objectifs de réduction et moyens mis en place jusqu’en 2020 ?
sur l’ambition : Sachant qu’actuellement l’accord propose une réduction à 3°C d’ici 2100, quels mécanismes de révision du texte sont mis en place après 2020 ?

Parallèlement, les Etats sont en train d’identifier les 2 ou 3 priorités qu’ils porteront jusqu’au bout des négociations.

Clef de voute de l’accord, la « différenciation » ou comment répartir les efforts

Le concept de “différenciation” qualifié aussi de “responsabilité commune mais différenciée” vise donc à répartir les efforts selon un principe de responsabilité dans le dérèglement du climat mais aussi en fonction des capacités de chacun.
Dans l’accord, cette différenciation se décline dans le domaine du financement, de l’aide à l’adaptation ou encore du mécanisme de révision de l’ambition (voir) . Aujourd’hui, à l’image de l’Union Européenne, les pays riches estiment que les pays en développement ou émergents tels que la Chine doivent contribuer au financement vers les pays les moins avancés. De leur côté, ces pays en développement souhaitent ne pas faire l’objet du même niveau d’engagement que les pays riches. Trouver « l’équité », vaste défi donc. La traduction légale de ce principe de responsabilité est cruciale.

L’Union européenne bien seule sur l’objectif des 2°C

C’est connu depuis le début des négociations, les engagements remis par les Etats en amont de la COP21, dans lesquels ils présentent notamment les efforts en matière de réduction de leurs émissions qu’ils sont prêts à réaliser pour contribuer à l’atteinte de l’objectif des 2°C, ont fait l’objet de plusieurs analyses dont celle de programme des nations unies pour l’environnement (PNUE). En l’état, la somme de cette première vague d’engagements nous conduit sur une trajectoire de +3°C. Leur révision est donc primordiale. A ce jour, l’Union Européenne, accompagnée de bien peu de pays, tente de soutenir la proposition de révision avant 2020 afin de respecter l’objectif de 2°C. Elle s’avère bien esseulée sur ce point.

Neutralité climat ou décarbonisation totale ? Deux termes pour deux visions opposées

L’inscription d’un objectif de long terme est déterminant pour les suites de la COP21. Exprimé dans le texte par “décarbonisation totale”, la formulation fournirait un signal clair aux économies et aux investisseurs de toute la planète pour engager la transition écologique et énergétique. L’objectif, c’est 0 carbone. Or à l’acception « décarbonisation totale s’oppose celle de “neutralité climat”. Malheureusement, c’est cette dernière qui a la préférence des négociateurs… A l’inverse du premier terme, ce concept de « neutralité climat » est si vague qu’il n’amorce pas une réelle dynamique… Mais il apparait de plus en plus comme un compromis possible.

Sommet citoyen pour le climat : plus de 30 000 personnes

Ce week-end, en parallèle de la COP21 était organisé le Sommet citoyen pour le Climat, à Montreuil. Franc succès pour l’évènement qui a réuni plus de 30 000 personnes dans l’est parisien. Un bouillon de solutions citoyennes auquel France Nature Environnement n’a pas manqué de participé à travers son stand aux couleurs de la campagne refaisons le climat mais également à l’occasion d’une conférence sur l’engagement de la société civile méditerranéenne pour faire face à la « méditerranéisation » du climat.

Le jour 7 en une phrase

Les modalités de contribution de chacun à l’effort collectif occupent les esprits, pourtant, qu’importe le véhicule si la direction n’est pas claire.