La vallée de Chamonix engagée pour la mobilité durable, mais impuissante face au trafic poids lourds

Le trafic international qui traverse la vallée de Chamonix continue d’impacter lourdement la qualité de l’air et la qualité de vie : pollution atmosphérique, gaz à effet de serre, bruit… Malgré un engagement fort de ses élus qui a permis à la vallée de disposer aujourd’hui d’une offre en transports en commun très développée et qui devrait encore être étoffée à court terme, les nuisances dues au trafic routier, qui échappe à la compétence locale, sont toujours aussi pesantes. Réactions de France Nature Environnement.

Des initiatives locales ambitieuses mais sans effet sur le trafic international

Lignes de bus repensées et étoffées en 2009, minibus desservant le centre-ville et ligne ferroviaire, forment le réseau de transport en commun de la vallée de Chamonix, qui fonctionne toute l’année et pas uniquement en période touristique. La ligne ferroviaire métrique, à crémaillère, menacée de fermeture dans les années 1990, a été inlassablement soutenue par les élus locaux et des travaux sont actuellement en cours afin de porter son cadencement à 1 train toutes les 30 mn, par sens, d’ici fin 2013.

La communauté de communes de la vallée de Chamonix est aussi engagée volontairement dans une démarche de Plan Climat Energie Territorial, une première en France pour une station de montagne. Pionnière du tourisme, Chamonix tente aujourd’hui de devenir exemplaire du point de vue environnemental.

 Une ombre, presque aussi colossale que le massif du Mont-Blanc qui la domine, assombrit la vallée : le trafic routier international du tunnel du Mont-Blanc, sur lequel les collectivités locales n’ont aucun pouvoir.

 Ce trafic a retrouvé des niveaux proches de ceux qui avaient précédé la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc (39 morts)[1] et la qualité de l’air de la vallée, mais aussi de la basse vallée de l’Arve qui y conduit, s’est détériorée.

La solution passe par la diminution des poids lourds et le rail

 La situation est si préoccupante, que le Préfet de la Haute-Savoie a lancé, en septembre 2010, une démarche de Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA)[2] pour 41 communes de la vallée de l’Arve, dont les 4 communes de la vallée de Chamonix.

Pour la première fois, citoyens et élus de la vallée entrevoient la possibilité de pouvoir agir sur le transport international, intouchable jusqu’à présent. Convaincues que l’impératif de protection de la santé publique doit primer sur tout autre, les 4 communes chamoniardes se sont prononcées pour aller plus loin que les mesures proposées dans ce PPA, dont l’entrée en vigueur est prévue début 2012.

 Ainsi, elles souhaitent la création d’une ZAPA (Zone d’Actions Prioritaires pour l’Air) à titre expérimental sur le territoire de la vallée, mais demandent aussi un calendrier strict du retrait des poids lourds les plus polluants. Enfin, les communes de la vallée de Chamonix rejettent la proposition de reporter ce trafic vers la Maurienne en demandant, au contraire, un report vers le rail.

[1] «>http://www.tunnelmb.net/v3.0/frasp/indexfr.asp

[2] «>http://www.haute-savoie.gouv.fr/06_protection_populations/065_industriel…

[3] La loi Grenelle de l’Environnement prévoit de faire passer la part des transports ferroviaires et fluviaux de marchandises de 14 à 25 % d’ici à 2022, par rapport à 2006.