Les tirs de loup ne font pas forcément baisser la prédation
Selon une étude américaine publiée le 3 décembre 2014 dans la revue scientifique PLoS ONE, tuer des loups pour les empêcher d’attaquer le bétail est inefficace voire contre-productif.
L’étude a été conduite sur une aire couvrant le Montana, le Wyoming et l’Idaho, 3 États américains où le loup a été réintroduit et où il peut être chassé notamment pour réduire la prédation. L’efficacité de cette mesure n’a jamais été démontrée. Aussi, une équipe de scientifiques a analysé et compilé 25 années de prélèvements de loups rapportés aux prédations constatées.
Des tirs qui ne font pas baisser la prédation l’année suivante
Il s’avère que pour chaque loup tué, les risques de prédations sur les troupeaux augmentent significativement : 4 % pour les ovins et 5 à 6 % pour les bovins. À partir de 20 loups tués, les pertes sur les troupeaux doublent. La tendance se poursuit jusqu’à ce que 25 % des loups d’un secteur soient tués ; à partir de ce seuil, les prédations diminuent. Mais un taux de prélèvement de loups de plus de 25 % met en péril le maintien de l’espèce à long terme.
Des tirs qui favoriseraient la reproduction
Alors qu’un couple dominant retardera l’accouplement de sa progéniture, des perturbations au sein de la meute peuvent laisser les jeunes loups sexuellement matures libres de se reproduire, ce qui conduira à une augmentation des couples reproducteurs.
Une étude qui se poursuit
Cet été, dans l’État de Washington, 300 bovins et ovins ont été suivis par télémétrie et aucune perte n’a été constatée. Si les chercheurs estiment que parfois les tirs de prélèvements sont nécessaires, ils encouragent toutefois la protection des troupeaux à l’aide de chiens, d’effaroucheurs lumineux ou la mise en place de » cartes à risque » pour décourager le pâturage dans les secteurs les plus exposés à la prédation et difficiles à protéger.