Michel Barnier : Le discours de politique générale à l’épreuve des faits

Le mardi 1er octobre, Michel Barnier a prononcé devant l’Assemblée Nationale son discours de politique générale. Retrouvez l’analyse de France Nature Environnement.

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Les points positifs

• Le fait d’aborder la transition écologique dès le début et le parallèle entre la dette financière et la dette écologique. Mais contradiction possible entre moyens nécessaires à résorber la dette écologique et volonté d’austérité qui touche les politiques environnementales…
• Hommage au monde associatif et au bénévolat et volonté affichée de dialogue et de concertation avec la société civile et de coconstruire des solutions, mais pas de reconnaissance très explicite des associations comme participant à la décision publique (démocratie environnementale).

Les points négatifs ou inquiétants

• Vision très techno-solutioniste de l’écologie, en grande partie réduite aux questions climatiques sous leur seul angle énergétique.
• La biodiversité est absente du discours comme elle est absente du gouvernement, à peine évoquée.
• Manifestement, le déficit des finances publiques (6%) est prioritaire par rapport au déficit environnemental (200%). Aucun des 5 “chantiers prioritaires” de concerne l’environnement.
• Discours de simplification des normes très inquiétant. Le problème, ce ne sont pas les normes, qui protègent, mais la complexité des démarches administratives qui les accompagnent.
• Grosses interrogations concernant l’agriculture et sa nécessaire transformation écologique : rien sur le bio, vague sur les pesticides, réouverture du dossier eau alors qu’il faudrait plutôt appliquer les solutions concertées des Assises de l’Eau, simplification des normes, «sur-transposition» des normes européennes : on sent la patte de la FNSEA.

Ce que nous en attendons

Selon Antoine Gatet, président de France Nature Environnement, « le premier ministre a donné des gages d’ouverture à la démocratie sociale en recevant très tôt les syndicats de travailleurs·euses et d’employeurs·euses. FNE attend du premier ministre la même ouverture à la démocratie environnementale, en recevant les associations de protection de la nature. Nous avons beaucoup, beaucoup de sujets à aborder avec lui. Mettons fin à l’exercice du pouvoir centralisé et opaque, seul gage de politiques «au service de l’intérêt général». »

Bref, les inquiétudes nées de la formation du gouvernement ne sont pas levées. Face à ces annonces nous attendons des faits.